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Réfugiés palestiniens : l'UNRWA lance un appel de fonds de 800 millions de dollars

Des bénéficiaires attendant une distribution de nourriture dans un centre de l'UNRWA à Sahnaya, à Damas, en Syrie. Photo UNRWA
Des bénéficiaires attendant une distribution de nourriture dans un centre de l'UNRWA à Sahnaya, à Damas, en Syrie. Photo UNRWA

Réfugiés palestiniens : l'UNRWA lance un appel de fonds de 800 millions de dollars

À l'occasion de son passage à Genève dans le cadre d'une tournée mondiale, le Commissaire général de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Pierre Krahenbühl, a lancé un appel d'urgence de 800 millions de dollars pour subvenir aux besoins des Palestiniens enregistrés comme réfugiés dans les Territoires palestiniens, en Jordanie, au Liban ou en Syrie.

Lors de la présentation de l'appel devant les médias ce mardi, M. Krahenbühl a indiqué que la moitié des fonds demandés est prévue pour aider les Palestiniens dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, l'autre moitié étant destinée aux les réfugiés palestiniens en Syrie.

L'appel concerne également quelque 50.000 réfugiés palestiniens de Syrie qui ont fui au Liban et en Jordanie. Et cet appel des Nations Unies est accompagné d'une campagne mondiale d'appel aux dons intitulée 'La dignité n'a pas de prix' (#DignityIsPriceless).

Or le lancement de cet appel de fonds intervient après l'annonce faite au début de l'année par l'administration américaine de suspendre le versement de plusieurs paiements abaissant la contribution américaine à 60 millions de dollars contre 360 prévus initialement, selon M. Krahenbühl.

D'ores et déjà, les conséquences humanitaires seraient immédiates, notamment dans les domaines de l'école et de la santé publique. Elles se déploieraient aussi sur le long terme, avec une augmentation du chômage et de la pauvreté ou des difficultés d'approvisionnement alimentaire. « Il est très clair que la décision des Etats-Unis n'est pas liée à notre performance », fait remarquer M. Krahenbühl. « La seule chose qui est intervenue depuis, c'est tout le débat autour de Jérusalem », soit le vote en décembre de l'Assemblée générale de l'ONU condamnant la reconnaissance américaine de Jérusalem comme capitale d'Israël.

« Dans le passé, on avait une grande prévisibilité en début d'année sur un montant de l'ordre de 350 millions et plus. Mais ce n'est pas le cas pour cette année », a souligné le patron de l'UNRWA. En attendant, ce dernier rappelle « les excellents canaux de communication et les relations de très longue durée avec les Etats-Unis, un soutien historique très généreux ».

Financée par des contributions volontaires des Etats membres de l'ONU, l'UNRWA est un acteur primordial dans la bande de Gaza, où plus des deux tiers de la population dépendent de l'assistance étrangère. M. Krahenbühl a expliqué que sept pays se sont déjà engagés financièrement : la Suisse, la Finlande, le Danemark, la Suède, la Norvège, l'Allemagne et la Fédération de Russie. D'autres pays, comme la Belgique, le Koweït, les Pays-Bas et l'Irlande, avaient d'ores et déjà indiqué qu'ils allaient payer plus tôt que prévu leurs promesses de dons afin d'aider l'agence des Nations unies.

D'autant que sur le terrain, les réfugiés palestiniens continuent de vivre dans « des conditions socio-économiques difficiles ». À Gaza où des possibilités d'emploi sont étouffées par une décennie de blocus - le taux de chômage reste parmi les plus élevés du monde - près d'un million de réfugiés palestiniens dépendent des services fournis par l'agence onusienne pour l'aide alimentaire d'urgence, soit dix fois plus qu'en 2000.