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Syrie : un conflit plus long que la Seconde guerre mondiale (responsable humanitaire de l'ONU)

Une enfant transporte un sac de bois de chauffage qu'elle a acheté pour sa famille dans la Ghouta orientale, en Syrie.
UNICEF / Al Shami
Une enfant transporte un sac de bois de chauffage qu'elle a acheté pour sa famille dans la Ghouta orientale, en Syrie.

Syrie : un conflit plus long que la Seconde guerre mondiale (responsable humanitaire de l'ONU)

Bien qu'il y ait eu une période de désescalade dans plusieurs zones de la Syrie déchirée par guerre, les combats semblent maintenant revenir à certains des « jours les plus sombres » du conflit, a averti jeudi un haut-responsable des Nations Unies.

La situation est particulièrement préoccupante dans la Ghouta orientale, près de la capitale Damas, où 400.000 hommes, femmes et enfants vivent dans des villes et des villages assiégés

Avec de la nourriture et des produits de base à des prix extrêmement élevés et hors de portée, les conditions de vie de milliers de personnes risquent de s'aggraver à l'approche de l'hiver et du gel des températures.

« Ils ont traversé une guerre de sept ans, plus longue que la Seconde guerre mondiale », a déclaré Jan Egeland, le conseiller spécial de l'Envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie à l'issue d'une réunion de la Task Force humanitaire à Genève.

« Avec peu ou pas de réserves, pas de chauffage dans leurs maisons et vivant au milieu des ruines, [pour eux] ce sera un hiver horrible », a-t-il averti le conseiller pour les questions humanitaires de Staffan de Mistura.

Depuis septembre, la Ghouta orientale, à la périphérie de la capitale syrienne, a été complètement coupée et la seule ligne de vie pour ceux qui y résident encore sont des convois humanitaires qui, lorsqu'ils arrivent à destination, apportent de la nourriture et du matériel médical.

Un nombre croissant d'enfants sur place souffrent de malnutrition aiguë, a noté M. Egeland, appelant les parties au conflit à permettre l'évacuation médicale d'urgence. Environ 400 patients - dont les trois quarts sont des femmes et des enfants - doivent être évacués.

« Nous avons la confirmation que sept patients sont morts parce qu'ils n'ont pas été évacués et une liste de 29 cas [...] critiques dont 18 enfants, parmi lesquels les jeunes Hala, Khadiga, Mounir et Bassem [...] Ils ont tous un nom, ils ont tous histoire, ils doivent tous être évacués maintenant », a souligné le conseiller spécial.

Mais une évacuation ne peut être envisagée tant que les combats et des bombardements continuent, a-t-il souligné.

M. Egeland a par ailleurs indiqué que la situation est également dramatique à Berm, une zone désolée du sud-est de la Syrie, où près de 55.000 civils ont besoin d'assistance et n'ont pas reçu d'aide depuis juin.

Le Conseiller spécial a également déclaré qu'un mécanisme trilatéral, initié par la Russie, et incluant l'ONU et la Syrie, offre l'espoir que ces problèmes pourront être à résoudre.

« [Le mécanisme] a eu ses premières réunions. Il n'a toujours pas produit les résultats nécessaires, mais nous avons le ferme sentiment que la Russie veut que nous ayons accès et qu'elle veuille nous aider. Nous espérons donc que ce mécanisme trilatéral produira bientôt des résultats », a-t-il ajouté.