Syrie : la crise humanitaire continue d'être profonde, selon l'ONU
« Le conflit et les violations du droit humanitaire international continuent d'être le principal facteur de cette situation », à l'origine de déplacements toujours massifs, a déclaré par visioconférence depuis Amman, en Jordanie, celui qui est aussi le Coordonnateur des secours d'urgence de l'ONU.
En dépit d'un léger déclin du nombre total de personnes déplacées depuis un an – de 6,3 à 6,1 millions –, les nouveaux déplacements sont élevés, avec 1,8 million de personnes, entre janvier et septembre.
M. Lowcock s'est dit tout particulièrement préoccupé par les frappes aériennes contre les civils et les infrastructures civiles dans le gouvernorat de Raqqa, également touché par des affrontements.
« Daech a été expulsé, mais après des années d'oppression et pratiquement un an de combats acharnés, les besoins humanitaires continueront d'être considérables pour un certain temps », a expliqué le haut fonctionnaire, en mentionnant le chiffre de 436.000 personnes fuyant l'ancien fief de l'organisation terroriste, désormais infesté de mines terrestres.
Dans le gouvernorat de Deir El-Zor également, a poursuivi le Secrétaire général adjoint, les combats et les frappes aériennes se poursuivent, provoquant pertes humaines, blessures et déplacements à grande échelle, 350.000 personnes depuis août, dont 250.000 rien qu'au mois d'octobre, selon l'Organisation internationale des migrations (OIM).
M. Lowcock a rappelé également que près de trois millions de personnes en Syrie continuent de vivre dans des zones assiégées et difficiles d'accès. « Dans la Ghouta orientale, des bombardements quotidiens ont continué à être signalés ces dernières semaines », a-t-il noté.
Dans ce contexte, l'ONU et ses partenaires continuent de mettre en uvre en Syrie l'une des plus importantes opérations humanitaires au monde, a-t-il expliqué.
« Nous atteignons des millions de personnes chaque mois », a-t-il souligné. Par exemple, en septembre, le Programme alimentaire mondial (PAM) a fourni une aide alimentaire à plus de 3,3 millions de personnes, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a atteint plus de 1,5 million de personnes et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) plus de 800.000 personnes.