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Syrie : l'ONU appelle à faciliter l'aide et la protection de tous les enfants syriens

Dans le camp de fortune d'Ain Issa, au nord de Raqqa, en Syrie, une fille porte un sac à dos de l'UNICEF et des vêtements. Plus de 6.000 personnes vivent dans des conditions difficiles et les chiffres continuent d'augmenter à mesure que la violence augmen
UNICEF / Souleiman
Dans le camp de fortune d'Ain Issa, au nord de Raqqa, en Syrie, une fille porte un sac à dos de l'UNICEF et des vêtements. Plus de 6.000 personnes vivent dans des conditions difficiles et les chiffres continuent d'augmenter à mesure que la violence augmente dans la région.

Syrie : l'ONU appelle à faciliter l'aide et la protection de tous les enfants syriens

Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a appelé vendredi les parties au conflit en Syrie à épargner les enfants des villes syriennes de Raqqa et de Deir-ez-Zor et à faciliter leurs passages vers des zones sûres.

« L'impact de la guerre sur les enfants à travers la Syrie est toujours alarmant. Des combats continus et intenses ont déplacé des milliers de familles des villes de Raqqa et Deir-ez-Zor », a déclaré dans un communiqué le Représentant de l'UNICEF en Syrie, Fran Equiza, à l'issue de sa visite dans les camps d'Areesha, d'Ein Issa et de Mabrouka où il a rencontré des enfants déplacés.

Les enfants soutenus par l'UNICEF dans les camps ont fait état d'expériences profondément traumatisantes. « Ils ont subi des violences brutales, perdu des amis et des membres de leur famille. Ils sont terrifiés, mais ont toujours de l'espoir », a déclaré M. Equiza.

Selon les informations reçues par l'UNICEF, plusieurs milliers d'enfants sont toujours piégés dans la ville de Raqqa, contrôlée par les djihadistes de Daech, et se trouvent directement sur la ligne de feu. « Sans accès pour les agences humanitaires, la ville est complètement coupée de l'aide vitale. Les enfants et les familles ont peu ou pas d'eau potable, tandis que les vivres s'épuisent », a alerté le Représentant de l'UNICEF.

« Les enfants et les familles qui souhaitent quitter la ville de Raqqa doivent être autorisés à le faire en toute sécurité et dans la dignité. Au fur et à mesure que le conflit s'intensifie, les enfants piégés dans la ville de Raqqa courent un risque accru de mort et de blessures », a prévenu M. Equiza. « Les parties au conflit doivent les protéger et faciliter le passage sûr des civils pour qu'ils puissent retrouver la sécurité ».

Six ans et demi de conflit en Syrie ont abîmé l'enfance de millions d'enfants syriens et leur ont infligé des souffrances incalculables. « Les parties au conflit doivent arrêter la violence dans toute la Syrie et respecter leurs obligations juridiques envers les enfants », a rappelé le Représentant de l'UNICEF. « Tous les enfants en Syrie, quel que soit leur emplacement ou l'affiliation de leurs familles, doivent être protégés en tout temps ».

Reprise des programmes de vaccination par l'OMS et ses partenaires

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé vendredi avoir repris avec ses partenaires, « avec succès », les programmes de vaccination systématique contre les maladies évitables en Syrie. Cette campagne de vaccination avait débuté au printemps dernier avec l'appui technique et les conseils pratiques de l'OMS.

AUDIO: Fadela Chaib, porte-parole de l'OMS explique les programmes de vaccination contre les maladies évitables en Syrie. Credit: Nations Unies

Désormais, ces programmes de vaccination systématique se déroulent dans le nord-ouest du pays. Depuis le début du mois d'août, plus de 35 centres des Gouvernorats d'Idlib et Hama ont offert ces services de vaccination. Selon l'OMS, cette campagne offre aux parents l'occasion de faire vacciner leurs enfants contre des maladies telles que la tuberculose, la rougeole, la rubéole, la polio, l'hépatite B, la diphtérie, le tétanos, la coqueluche et l'Haemophilus influenza de type B.

Rien que pour le mois de juillet, plus de 20.000 enfants du nord-ouest de la Syrie ont pu être vaccinés avec le vaccin Penta - un sérum qui protège contre plusieurs maladies évitables.

Avec l'assistance et la supervision du bureau de l'OMS à Gaziantep (au sud-est de la Turquie), les agences onusiennes et leurs partenaires prévoient de rétablir ces programmes de vaccination systématique dans des dizaines d'autres centres du nord-ouest de la Syrie d'ici la fin de l'année. La durabilité de ces campagnes de vaccination doit toutefois faire face aux défis sécuritaires, d'accès, de disponibilité d'un personnel qualifié et du financement, a précisé l'Organisation basée à Genève.