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Syrie : l'ONU plaide pour une pause humanitaire dans les combats à Raqqa

Le Conseiller spécial de l’Envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Jan Egeland.
ONU/Pierre Albouy
Le Conseiller spécial de l’Envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Jan Egeland.

Syrie : l'ONU plaide pour une pause humanitaire dans les combats à Raqqa

Le Conseiller spécial de l'Envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Jan Egeland, a souligné jeudi que 11 localités en Syrie sont toujours en état de siège.

« 540.000 personnes vivent toujours dans un état de siège prolongé », a déclaré M. Egeland lors d'un point de presse à Genève à l'issue d'une réunion de travail du Groupe international de soutien à la Syrie consacrée à l'accès humanitaire.

Le Conseiller spécial a rappelé aux journalistes que la majorité des personnes assiégées vivent dans huit localités encerclées par les forces gouvernementales

Mais M. Egeland a surtout plaidé en faveur d'une « pause humanitaire » dans les combats à Raqqa. « Je ne peux pas penser à un lieu pire que celui-ci dans le monde actuellement », a -t-il déclaré, se disant préoccupé par le sort des plus de 20.000 civils pris au piège dans cette ville contrôlée par les djihadistes de Daech.

« A Raqqa, les cinq quartiers actuellement tenus par l'Etat islamique (…) sont une zone où les besoins sont impensables et les préoccupations de protection sont aigues », a-t-il ajouté. Pour M. Egeland, une trêve à Raqqa permettrait le départ en sécurité des quelque 20.000 civils.

« Les bateaux ne doivent pas être attaqués sur l'Euphrate. Les gens qui partent ne doivent pas être soumis au risque des raids aériens », a souligné le Conseiller spécial. « Le moment est donc venu d'envisager des pauses ou des moyens de faciliter la fuite des civils, sachant que les combattants de l'Etat islamique font tout ce qu'ils peuvent pour les maintenir sur place », a-t-il ajouté, exprimant la même inquiétude pour les milliers de femmes et d'enfants pris au piège par les tirs croisés des belligérants à Der Ez-Zor et pour les civils vivant à Idlib.

Sur le plan de l'aide humanitaire, un important convoi a pu atteindre deux sites dans les régions de Homs et d'Hama le week-end dernier. Le convoi interagences a ainsi livré, samedi, une assistance vitale à 84.000 personnes dans les localités difficiles d'accès de Talbiseh (Homs) et de Tlul Elhomor (Hama). Le dernier convoi avait atteint cette région à la mi-juin. M. Egeland a toutefois déploré le fait que du matériel médical ait été partiellement ou entièrement retiré des chargements.

Dans les prochains jours, l'ONU souhaite pouvoir se rendre dans les localités de Barzeh, Qaboun, Foua, Kefraya et Yarmouk. Mais l'objectif d'apporter de l'aide à un million de personnes pour les mois d'août et de septembre n'est pour le moment pas atteint, a reconnu M. Egeland.

Sur le front diplomatique, l'Envoyé spécial adjoint de l'ONU pour la Syrie, Ramzy Ezzeldin Ramzy, s'est félicité de l'établissement d'un centre de surveillance en Jordanie, qui veillera au respect de la trêve dans la zone sud de la Syrie. « Nous espérons que l'établissement de ce centre contribuera à la désescalade rapide dans le sud-ouest de la Syrie », a-t-il déclaré lors d'un point de presse.

Concernant les négociations à Ryad où les différents groupes de l'opposition (le Haut Comité des Négociations ainsi que les plateformes du Caire et de Moscou) tentent de trouver une stratégie commune, M. Ramzy a indiqué qu'une « évaluation sera faite sur ce qui se passe dans la capitale saoudienne, et qui déterminera de la suite ».

L'Envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, était jeudi à Paris où il a rencontré mercredi soir le Ministre des affaires étrangères français, Jean-Yves le Drian. M. de Mistura devrait intervenir mercredi devant le Conseil de sécurité à New York.