Alimentation: une croissance ralentie de la demande devrait maintenir les prix alimentaires à un bas niveau (FAO et OCDE)
Selon le rapport consacré aux 'Perspectives agricoles pour 2017-2026', la demande par habitant de produits alimentaires de base stagnera, sauf dans les pays les moins avancés, la croissance de la demande de viande devrait fléchir et les apports supplémentaires de calories et de protéines devraient provenir essentiellement des huiles végétales, du sucre et des produits laitiers.
L'étude estime par ailleurs que d'ici en 2026, la disponibilité moyenne de calories par personne et par jour devrait atteindre 2.450 kcal dans les pays les moins avancés et dépasser 3.000 kcal dans les autres pays en développement.
Toutefois, l'insécurité alimentaire et la malnutrition sous toutes ses formes n'en demeureront pas moins un problème persistant à l'échelle mondiale, nécessitant une approche internationale coordonnée, constate le rapport.
« Il ne suffit pas d'accroître la quantité d'aliments pour éliminer la sous nutrition et les différentes formes de malnutrition. Il est extrêmement important de donner accès à davantage de calories », a dit le Directeur général de la FAO, José Graziano da Silva.
Pour le chef de la FAO, la lutte contre la malnutrition est plus complexe : « elle passe par une alimentation diversifiée, saine et nutritive, produite de préférence avec une empreinte écologique moins prononcée ».
Les gouvernements doivent rester vigilants
Le rapport appelle toutefois tous les pays à rester vigilants face aux possibles chocs que pourraient connaitre les marchés mondiaux.
« Comme on l'a vu par le passé, des événements imprévus peuvent facilement faire dévier les marchés de ces grandes tendances, aussi est-il indispensable que les gouvernements continuent d'unir leurs efforts pour assurer la stabilité des marchés alimentaires mondiaux », a expliqué le Secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurría, à l'occasion du lancement du rapport à Paris.
« Il est également important de penser à l'avenir en cherchant des réponses au défi majeur auxquels se trouvent confrontées l'agriculture et l'alimentation mondiales, à savoir assurer l'accès d'une population mondiale toujours plus nombreuse à une alimentation sûre, saine et nutritive, tout en utilisant les ressources naturelles de façon plus durable et en contribuant de façon efficace à l'atténuation du changement climatique », a précisé le chef de l'OCDE.
Asie du Sud-Est : une région en forte croissance qui doit mieux gérer ses ressources
Le rapport conjoint de la FAO et de l'OCDE met l'accent sur l'Asie du Sud-Est, une région où la forte croissance économique et le développement rapide des secteurs agricole, halieutique et aquacole ont permis de réduire sensiblement les taux de sous-alimentation ces dernières années.
Toutefois, l'expansion de l'agriculture, de la pêche et de l'aquaculture, et plus particulièrement de la production de poisson et d'huile de palme destinée à l'exportation, a accentué la pression sur les ressources naturelles.
Selon le rapport, une meilleure gestion des ressources et un effort de recherche et développement plus important seront nécessaires pour parvenir à une croissance durable de la productivité dans l'ensemble du secteur agricole sud-est asiatique. Étant donné la sensibilité de la région aux effets du changement climatique, des investissements devront impérativement être opérés pour faciliter l'adaptation.