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Des experts demandent aux gouvernements de défendre les droits humains en matière de santé

Un professionnel de santé se prépare à administrer un vaccin à un enfant dans une unité de vaccination mobile, dans le village de Svay Pak, au Cambodge. Photo UNICEF/Llaurado
Un professionnel de santé se prépare à administrer un vaccin à un enfant dans une unité de vaccination mobile, dans le village de Svay Pak, au Cambodge. Photo UNICEF/Llaurado

Des experts demandent aux gouvernements de défendre les droits humains en matière de santé

Le monde est à un moment décisif qui pourrait conduire à une plus grande dignité pour tous les citoyens tout au long de leur vie, mais seulement si les gouvernements investissent dans le lien entre les droits humains et la santé, en particulier pour les femmes, les enfants et les adolescents, a déclaré lundi un groupe de responsables politiques et d'experts soutenu par les Nations Unies.

« Un leadership est fondamental pour maximiser les avantages de l'interaction entre la santé et les droits humains. Si les droits humains en matière de santé ne sont pas au centre de ce que nous faisons, le Programme de développement durable à l'horizon 2030 échouera », a déclaré Tarja Halonen, ancienne présidente de la Finlande et coprésidente du Groupe de haut niveau sur la santé et les droits humains des femmes, des enfants et des adolescents, qui a publié lundi un rapport sur ce thème.

Le Groupe de haut niveau, qui a été établi par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Haut-Commissariat des Nations Unies des droits de l'homme (HCDH) en mai 2016, souligne que la génération d'adolescents la plus nombreuse est une opportunité sans précédent pour le développement durable, à condition que leurs droits à la santé soient respectés.

Le Groupe prévient toutefois qu'il y a une érosion des droits humains dans le monde entier, ce qui menace de fragiliser les progrès accomplis dans l'amélioration de la santé et du bien-être de tous.

Le rapport souligne que, dans un contexte de nationalisme croissant, la marginalisation, notamment des sans-papiers, des réfugiés, des habitants des bidonvilles et des peuples autochtones, va de pair avec la violation des droits, avec des conséquences particulièrement graves pour les femmes, les enfants et les adolescents et compromettant la stabilité pour l'ensemble de la société.

Le droit à la santé a été reconnu en 1946 dans la Constitution de l'Organisation mondiale de la santé, puis en 1948 avec l'adoption de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Ce droit a été réaffirmé depuis dans de nombreux traités internationaux et engagements politiques ratifiés et adoptés par les États.

Le Groupe de haut niveau appelle les gouvernements à prendre des mesures pour allouer au moins 5% du PIB aux dépenses de santé publique, ce qui représente le pourcentage recommandé pour réaliser la couverture de santé universelle. « Nous savons ce qu'il faut faire et comment le faire. Nous savons pourquoi nous devrions le faire. Nous savons aussi que cela a un sens financier. Ce dont nous avons besoin, c'est un engagement et un leadership politiques plus concrets et soutenus », indique le rapport.

Le rapport qui est adressé à la Directrice générale de l'OMS, Dr Margaret Chan, et au Haut-Commissaire aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, devait être présenté à l'Assemblée mondiale de la santé le 22 mai et au Conseil des droits de l'homme le 13 juin 2017.