L'actualité mondiale Un regard humain

L'élection du chef de l'OMS en ligne de mire de la 70e assemblée mondiale de la santé

Lors de la 70e Assemblée mondiale de la Santé à Genève, Margaret Chan fait sa dernière apparition en tant que Directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Photo OMS
Lors de la 70e Assemblée mondiale de la Santé à Genève, Margaret Chan fait sa dernière apparition en tant que Directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Photo OMS

L'élection du chef de l'OMS en ligne de mire de la 70e assemblée mondiale de la santé

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a entamé, ce lundi 22 mai à Genève, les travaux de sa soixante-dixième Assemblée mondiale de la Santé, avec notamment pour enjeu cette année l'élection d'un nouveau Directeur général ou d'une nouvelle Directrice générale pour un mandat de 5 ans.

Jusqu'au 31 mai 2017, plus de 4.000 délégués de 194 États Membres sont attendus sur les bords du Lac Léman. Cette année, les participants de l'organe décisionnel suprême de l'OMS doivent désigner, celui ou celle qui succédera à Margaret Chan. Trois candidats sont encore en lice : l'Ethiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus, le Britannique David Nabarro et la Pakistanaise Sania Nishtar. Ce vote à bulletins secrets est prévu mardi après-midi.

Outre ce scrutin, cette 70e assemblée mondiale de la santé, l'organe décisionnel suprême de l'OMS, fera également le bilan de son action dans les situations d'urgence graves et de grande ampleur. Il s'agit de « l'urgence désactivée » en 2016 concernant la flambée de maladie à virus Ebola en Afrique de l'Ouest, comme celle la fièvre jaune en Angola et en République démocratique du Congo.

Autre bilan à faire, la gestion de la propagation du virus Zika, mais aussi le choléra dans la région africaine et surtout la menace de cette maladie diarrhéique au Yémen. De façon générale, l'OMS est intervenue dans une cinquantaine de situations d'urgence majeures dont les plus emblématiques restent les crises humanitaires au Nigeria, au Soudan du sud, en Syrie, au Yémen et en Iraq.

Autre thème de santé publique, la poliomyélite, avec comme sources de préoccupation trois pays où la transmission endémique du poliovirus sauvage s'est poursuivie, notamment Pakistan, Afghanistan et Nigéria.

Dans un rapport qui sera soumis lors de cette assemblée mondiale de la santé, l'Agence onusienne basée à Genève rappelle les progrès accomplis grâce au réseau mondial de soutien et l'engagement des donateurs et surtout des États Membres.

« Chaque année, plus de 20 millions de volontaires administrent des vaccins antipoliomyélitiques et autres médicaments salvateurs à plus de 400 millions d'enfants dans le monde entier », rappelle l'OMS qui note que plus de « 16 millions de personnes marchent aujourd'hui alors qu'elles auraient pu être paralysées ».

L'OMS estime que 1,5 million de décès d'enfants ont été évités grâce à l'administration systématique de vitamine A lors des activités de vaccination. « Le monde est en passe de réaliser un succès de santé publique mondial historique », souligne ce rapport qui note toutefois toute la fragilité de ces progrès dans la lutte contre la polio. Comme en témoigne l'apparition en août 2016 de quatre nouveaux cas de polio paralytique due au poliovirus sauvage de type 1 dans l'État de Borno, au nord-est du Nigéria. Ce qui a été la première notification dans le pays et dans la Région africaine depuis juillet 2014.

Sur la question de la résistance aux antimicrobiens, l'OMS a publié une liste prioritaire d'agents pathogènes bactériens résistants aux antibiotiques pour lesquels de nouveaux médicaments sont nécessaires d'urgence. L'OMS entend ainsi réaffirmer « l'importance de la recherche-développement en tant que grande priorité mondiale pour les interventions contre la tuberculose ».

Les accidents de la route seront aussi abordés à Genève, avec comme aide-mémoire, le rappel de 1,25 million de personnes qui meurent chaque année sur les routes en dépit des progrès constatés dans la sensibilisation de la sécurité routière. Au Palais des Nations, les délégués examineront aussi le problème de la santé maternelle et infantile, mais aussi la lutte contre la tuberculose, les maladies non transmissibles ou le paludisme.