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Aider les réfugiés syriens, c'est aussi garantir la sécurité mondiale, déclare le chef de l'ONU en Jordanie

Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, avec des élèves du camp de réfugiés de Zaatari en Jordanie.
Stéphane Dujarric
Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, avec des élèves du camp de réfugiés de Zaatari en Jordanie.

Aider les réfugiés syriens, c'est aussi garantir la sécurité mondiale, déclare le chef de l'ONU en Jordanie

A l'occasion d'une visite dans le camp de Zaatari, en Jordanie, qui accueille environ 80.000 réfugiés syriens, le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a souligné mardi que la générosité envers ces réfugiés sert aussi à garantir la sécurité mondiale.

« C'est le moment pour tous les pays qui sont impliqués, directement ou indirectement dans le conflit, de mettre de côté leurs différences et de comprendre [...] qu'ils sont tous menacés par le terrorisme mondial », a déclaré M. Guterres lors d'une conférence de presse au camp de Zaatari.

« La solidarité avec les réfugiés syriens est également un moyen d'exprimer notre capacité à garantir la sécurité mondiale. Ce n'est pas seulement un acte de générosité. C'est aussi un acte éclairé d'intérêt personnel », a-t-il ajouté, soulignant qu'en ne soutenant pas les réfugiés, des groupes tels que l'Etat islamique d'Iraq et du Levant (EIIL/Daech) et Al Qaïda pourraient se servir de cette inaction pour avancer leurs propres intérêts et mettre en danger la sécurité mondiale.

Le chef de l'ONU a salué la générosité du gouvernement et du peuple jordanien pour le soutien apporté aux réfugiés en dépit d'une économie fragile. Il a appelé à la solidarité internationale avec des pays comme la Jordanie qui accueillent des réfugiés syriens.

« J'espère que si tous les pays ayant une influence sur la situation syrienne sont capables de travailler ensemble, ces réfugiés qui vivent de manière artificielle depuis plus de quatre ans pourront reprendre le cours de leur vie, trouver un emploi, travailler, et avoir une vie normale », a-t-il dit.

Il a également souligné l'importance de l'unité arabe et a dit que lorsque les pays arabes sont divisés, cela permet à d'autres d'intervenir et de manipuler les situations, créant de l'instabilité, alimentant des conflits et facilitant les activités des organisations terroristes.

Le Secrétaire général des Nations Unies a en outre appelé la communauté internationale à accroître son aide humanitaire et à veiller à ce que les réfugiés bénéficient de plus de possibilités et à s'assurer que les pays qui ont une influence sur les parties au conflit joignent leurs efforts « pour mettre fin à cette tragédie ».

Alors que les pourparlers inter-syriens ont repris à Genève la semaine dernière, M. Guterres a souhaité que tout le monde comprenne qu'il est temps de « faire la paix ». « C'est devenu une tragédie non seulement pour le peuple syrien, mais aussi une menace pour la stabilité de la région et une menace pour la sécurité mondiale car le terrorisme bénéficie de la crise en Syrie et de plusieurs autres crises dans le monde », a-t-il ajouté.

Lors de sa visite du camp de Zaatari, M. Guterres a pu observer plusieurs projets d'agences onusiennes, dont un projet dirigé par ONU-Femmes qui verse de l'argent à des femmes pour la fabrication d'uniformes scolaires, une école gérée par le gouvernement jordanien et le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), une clinique du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), et un projet financé par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) pour répondre aux besoins d'apprentissage des filles.

Après avoir quitté Zaatari, le Secrétaire général a rencontré le Roi Abdallah II de Jordanie, avec qui il a discuté de questions régionales et internationales, notamment la situation en Syrie, au Yémen, en Iraq et en Libye, ainsi que la lutte internationale commune contre le terrorisme.