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RDC : l'envoyé de l'ONU appelle à mettre fin à l'impasse politique

Province du Nord-Kivu, République démocratique du Congo: Ddes soldats malawiens de la Force d'intervention en patrouille entre les localités d'Oicha et Erengeti, dans le territoire de Beni.
MONUSCO / Anne Herrmann
Province du Nord-Kivu, République démocratique du Congo: Ddes soldats malawiens de la Force d'intervention en patrouille entre les localités d'Oicha et Erengeti, dans le territoire de Beni.

RDC : l'envoyé de l'ONU appelle à mettre fin à l'impasse politique

Le Représentant spécial du Secrétaire général en République démocratique du Congo (RDC), Maman Sidikou, a estimé mardi devant le Conseil de sécurité de l'ONU que les tensions risquaient de monter dans le pays si le dialogue politique reste dans l'impasse.

M. Sidikou, qui dirige la Mission des Nations Unies en RDC (MONUSCO), a rappelé que la mise en œuvre de l'Accord politique du 31 décembre 2016, « qui ouvre de la façon la plus claire la voie à la tenue des élections », incombait en premier lieu à ses signataires.

Il a donné l'assurance aux membres du Conseil que la MONUSCO continuerait de soutenir la mise en œuvre de cet accord, même si les « profonds changements » survenus au cours des derniers mois sur le plan politique et sécuritaire en RDC nécessitent « un ajustement des priorités et de la posture » de la Mission.

« J'ai demandé que la stratégie de la MONUSCO sur la protection des civils soit révisée pour faire face à la menace qui pèse sur la population civile des groupes armés de l'est de la RDC, à la propagation de la violence ethnique et des milices d'autodéfense », a déclaré le Représentant spécial, qui a incriminé les Forces alliées démocratiques (ADF), les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et le Force de résistance patriotique de l'Ituri (FRPI), ainsi que des éléments l'ex-mouvement rebelle M23, qui ont « refait surface ».

Dans le rapport présenté par M. Sidikou aux membres du Conseil, le Secrétaire général de l'ONU recommande la prorogation du mandat de la Mission pour une période d'un an, avec une augmentation – de 1.050 à 1.370 hommes – de l'effectif autorisé de la composante de police pour prévenir les risques de violence électorale et de violence politique dans les principaux centres urbains.

Cette résurgence de la violence a été exacerbée par les incertitudes actuelles, la manipulation des griefs à des fins politiques et le soutien apporté par certains acteurs politiques aux milices armées, a expliqué le Représentant spécial. Le principal objectif stratégique de la Mission au cours des prochains mois est de « favoriser la création d'un environnement propice à la tenue en temps opportun d'élections pacifiques, crédibles et inclusives, conformément aux dispositions de l'Accord ».

Mais pour que la MONUSCO puisse s'acquitter de ce mandat, « certains blocages doivent être levés », selon le Représentant spécial. La majorité au pouvoir et le Rassemblement ont en effet des points de vue divergents sur les modalités de désignation du Premier ministre et de répartition des portefeuilles clés du gouvernement de transition qui sera formé, a-t-il observé.

En outre, la mort d'Etienne Tshisekedi, figure de l'opposition congolaise, a eu un impact significatif sur le processus politique congolais, retardant la finalisation de cet arrangement, a dit M. Sidikou.

Le Représentant spécial a toutefois exprimé sa satisfaction à l'annonce de nominations récentes allant selon lui « dans le bon sens », comme la désignation du Secrétaire général adjoint de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), M. Felix Tshisekedi, comme Président du Rassemblement, et d'un représentant du Groupe des sept (G7), M. Pierre Lumbi, à la tête du Conseil des sages du Rassemblement. Leur arrivée à en effet permis la reprise, le 16 mars, des négociations autour de l'« Arrangement particulier ».

Autre avancée significative, selon M. Sidikou : la mise à jour du fichier électoral, qui compte désormais plus de 19 millions d'électeurs inscrits. « Si le Conseil de sécurité l'autorise, la MONUSCO est disposée à apporter un soutien technique et logistique au processus électoral qui irait au-delà de la mise à jour du fichier », a dit le chef de la Mission.