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L'ONU encourage les pays de la région du lac Tchad à développer une stratégie commune face à Boko Haram

La ville de Gwoza, dans l'Etat de Borno, dans le nord-est du Nigéria, a été rasée durant le conflit avec Boko Haram. La tâche à venir est de reconstruire les infrastructures de base, les hôpitaux, les écoles, l'alimentation en eau et les dispositifs sanit
OCHA/Orla Fagan
La ville de Gwoza, dans l'Etat de Borno, dans le nord-est du Nigéria, a été rasée durant le conflit avec Boko Haram. La tâche à venir est de reconstruire les infrastructures de base, les hôpitaux, les écoles, l'alimentation en eau et les dispositifs sanitaires, et des refuges qui demandent un financement.

L'ONU encourage les pays de la région du lac Tchad à développer une stratégie commune face à Boko Haram

Deux hauts responsables des Nations Unies ont souligné jeudi devant le Conseil de sécurité que le groupe extrémiste Boko Haram restait capable de mener des attaques dans les pays de la région du bassin du lac Tchad même s'il a perdu une bonne partie du territoire qu'il contrôlait.

« Malgré les louables efforts militaires de la région contre Boko Haram (…), Boko Haram conserve la capacité de mener des attaques », a expliqué le Sous-Secrétaire général aux affaires politiques, Taye-Brook Zerihoun, devant les membres du Conseil.

Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, Stephen O'Brien, a noté pour sa part une intensification de la crise humanitaire dans le nord-est du Nigéria et dans certaines parties du Cameroun, du Tchad et du Niger, déclenchée par la campagne « horrible, violente et inhumaine de Boko Haram ».

« Bien que Boko Haram ait perdu une grande partie du territoire qu'il contrôlait autrefois - mais pas la totalité -, les raids et attentats suicides visant des civils continuent de causer des destructions, de la peur, des traumatismes psychologiques et physiques, d'empêcher les gens d'accéder aux services essentiels et de détruire des moyens de subsistance et des infrastructures vitales », a-t-il ajouté, précisant que 2,4 millions de personnes sont actuellement déplacées, dont 1,5 million d'enfants.

« C'est le moment de se montrer solidaire des populations du Nigéria, du Cameroun, du Tchad et du Niger », a déclaré M. O'Brien. « Cette crise est urgente. Sans notre action, sans notre engagement politique, sans notre assistance humanitaire et notre aide au développement, nous ne serons pas en mesure d'empêcher que cette crise ne se prolonge encore plus ».

Le chef de l'humanitaire de l'ONU s'est félicité des efforts des bailleurs de fonds pour répondre à la crise humanitaire dans le bassin du lac Tchad, avec des contributions s'élevant à plus de 238 millions de dollars au deuxième semestre de 2016, triplant ainsi le montant des six premiers mois de l'année.

« Malgré cette accélération des contributions dont je me félicite, nous avons besoin que les bailleurs de fonds puisent encore plus dans leurs réserves. Nous avons aussi besoin de davantage de bailleurs de fonds », a-t-il dit.

M. Zerihoun a rappelé que les Nations Unies restaient engagées et prêtes à soutenir les efforts régionaux visant à répondre aux conséquences et aux causes profondes de la crise provoquée par Boko Haram.

Il s'est toutefois dit préoccupé par « l'apparent échec de la Communauté économique des États d'Afrique centrale et de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest à organiser leur Sommet ministériel conjoint prévu de longue date sur Boko Haram ». « L'ONU continue d'encourager la région à élaborer une stratégie commune pour répondre aux facteurs de la crise provoquée par Boko Haram », a-t-il ajouté.