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Cameroun : l'ONU et ses partenaires ont besoin de 310 millions de dollars pour aider les communautés touchées par la crise

Des enfants réfugiés originaires de la République centrafricaine dans un camp de transit à Gara Boulai, dans l'est du Cameroun.
OCHA/Ivo Brandau
Des enfants réfugiés originaires de la République centrafricaine dans un camp de transit à Gara Boulai, dans l'est du Cameroun.

Cameroun : l'ONU et ses partenaires ont besoin de 310 millions de dollars pour aider les communautés touchées par la crise

Les agences de l'ONU, le gouvernement camerounais et les ONGs partenaires ont lancé mardi un plan d'intervention de 310 millions de dollars pour fournir en 2017 une assistance vitale à 1,2 million de personnes dans les régions du nord et de l'est du pays.

Les agences des Nations Unies, le gouvernement camerounais et les organisations non gouvernementales partenaires ont lancé mardi un plan d'intervention de 310 millions de dollars pour fournir en 2017 une assistance vitale à 1,2 million de personnes dans les régions du nord et de l'est du Cameroun.

Le plan prévoit de couvrir les besoins immédiats des personnes les plus vulnérables. Il met également l'accent sur l'action complémentaire et la coopération avec le gouvernement et les partenaires au développement.

« Le Cameroun continue de faire face à une crise complexe qui affecte profondément la vie et les moyens de subsistance de millions de personnes », a déclaré la Coordonnatrice résidente et humanitaire de l'ONU au Cameroun, Najat Rochdi, dans un communiqué publié mercredi.

Au cours des trois dernières années, les besoins humanitaires et financiers au Cameroun ont régulièrement augmenté, ce qui a permis d'accroître significativement la capacité d'intervention et le nombre de partenaires. Cependant, les contraintes budgétaires ont causé des écarts importants dans tous les secteurs. En 2016, seulement 64% des 232 millions de dollars requis ont été financés.

Une crise des réfugiés dans un contexte d'insécurité alimentaire

Le Cameroun accueille actuellement environ 360.000 réfugiés de la République centrafricaine (RCA) et du Nigeria. 86.000 réfugiés nigérians sont dans la région de l'Extrême-Nord, la majorité d'entre eux résidant au camp de Minawao. La région orientale du Cameroun continue d'accueillir 275.000 réfugiés centrafricains. Par ailleurs, le nombre d'individus déplacés à l'intérieur du pays a plus que doublé en 2016, atteignant près de 200.000 personnes.

« Le gouvernement et le peuple camerounais témoignent d'une grande hospitalité envers des centaines de milliers de réfugiés nigérians et centrafricains », a dit Mme Rochdi. « Nous appelons à un engagement renouvelé des partenaires humanitaires et des bailleurs de fonds afin d'égaler cette générosité et d'aider les personnes les plus démunies », a-t-elle ajouté.

En 2017, près de trois millions de personnes au Cameroun devraient avoir besoin d'aide. Environ 2,6 millions de personnes seront confrontées à des crises et des niveaux d'urgence d'insécurité alimentaire, principalement dans la zone aride du Sahel dans les régions du nord. La malnutrition reste elle aussi élevée, affectant quelque 200.000 enfants.

Fournir une aide vitae aux communautés profondément affectées et vulnérables

« La crise est particulièrement aiguë dans la région de l'Extrême-Nord où la violence et l'insécurité ont un impact terrible sur les civils », a déclaré Mme Rochdi, précisant que des milliers de familles ont dû fuir leurs maisons pour trouver refuge dans des villages qui sont également fortement affectés.

« Dans toute la région, les activités commerciales ont un ralentissement majeur et les agriculteurs n'ont pu s'occuper de leurs champs. L'urgence qui en résulte continue de causer des souffrances humaines inacceptables, les enfants et les femmes étant les plus vulnérables », a déclaré la Coordonnatrice, soulignant que ces communautés ont grandement besoin d'une aide « immédiate et vitale ».

« En tant qu'humanitaires, nous ferons notre part et offrirons une aide vitale aux enfants, aux femmes et aux hommes qui en ont besoin », a déclaré Mme Rochdi. « Mais la vulnérabilité profondément enracinée dans la région, causée par la pauvreté, l'insécurité et l'impact du changement climatique, ne peut être abordée que dans un effort commun. En collaboration avec tous les partenaires, nous nous efforcerons de travailler autrement pour mettre fin aux besoins ».