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Darfour : l'ONU appelle toutes les parties prenantes à travailler à des solutions de long terme

Des femmes déplacées du Djebel Marra devant leur abri de fortune à Tawilla, au Darfour-Nord (archives). Photo OCHA/Amy Martin
Des femmes déplacées du Djebel Marra devant leur abri de fortune à Tawilla, au Darfour-Nord (archives). Photo OCHA/Amy Martin

Darfour : l'ONU appelle toutes les parties prenantes à travailler à des solutions de long terme

Malgré une baisse significative des affrontements armés au Darfour, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies pour les opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, a prévenu jeudi le Conseil de sécurité de l'ONU que l'insécurité des civils et les blocages politiques persistent.

Le Secrétaire général adjoint a souligné que la baisse des affrontements dans cette région du Soudan s'explique notamment par les succès militaires du gouvernement contre les groupes armés. « Depuis l'annonce par le gouvernement du Soudan, en septembre 2016, de la victoire de ses forces dans le Djebel Marra et de la fin du conflit du Darfour, la MINUAD (Opération de l'Union africaine et des Nations Unies au Darfour) n'a enregistré, au cours du dernier trimestre de l'année 2016, que deux affrontements entre les Forces armées soudanaises et l'Armée de Libération du Soudan/tendance Abdul Wahid », a déclaré M. Ladsous devant les membres du Conseil.

Le chef des opérations de maintien de la paix a également souligné que les dispositions sécuritaires prises et mises en œuvre par les gouverneurs des cinq Etats du Darfour ainsi que l'interaction plus soutenue qui a caractérisé leurs relations avec les chefs coutumiers et les administrations locales ont contribué à une baisse relative de la violence intercommunautaire par rapport aux années précédentes.

Malgré ces progrès, M. Ladsous a rappelé que les civils sont toujours confrontés à d'importantes sources d'insécurité. « La population civile, notamment les catégories les plus vulnérables comme les personnes déplacées, continue à être exposée à des risques élevés de violence et de violations graves des droits humains, et ce sur l'ensemble du territoire du Darfour », a-t-il déclaré.

Le Secrétaire général adjoint a également souligné que les tensions entre les différentes communautés demeurent récurrentes et vives en raison de la persistance de différends de longue date liés à l'accès à la terre, ainsi qu'au contrôle de l'eau et d'autres ressources. Il a également précisé que la volatilité de la situation sécuritaire est aggravée par la prolifération des armes, l'impunité ambiante s'agissant des actes de violence intercommunautaire et l'insuffisance de l'état de droit et des institutions judiciaires.

Dans cet environnement, M. Ladsous a rappelé que la MINUAD a continué de fournir une protection physique par le biais de patrouilles militaires et de police pour « prévenir, dissuader et réagir » face aux menaces de violence contre des civils se concentrant sur de vastes zones de déplacement telles que Tawilla et Sortony dans le Darfour-Nord.

Malgré les efforts concertés de la MINUAD et du Panel de mise en œuvre de Haut niveau de l'Union africaine, Hervé Ladsous a toutefois regretté que, « peu de progrès tangibles » aient été accompli dans le processus de paix. Il a également soulevé les différents blocages concernant le format et le contenu du Dialogue national conclu en octobre ainsi que sur les modalités de reconfiguration de la MINUAD à la lumière des changements qui ont eu lieu sur le terrain.

« Des solutions globales de long terme restent nécessaires pour créer les conditions nécessaires au retour ou à la réinstallation des 2,6 millions de personnes toujours déplacées dans la région et à la résolution des causes sous-jacentes des conflits intercommunautaires liés à l'accès à la terre, à l'eau et à d'autres ressources naturelles », a conclu M. Ladsous, appelant les parties prenantes au Darfour à continuer de travailler avec la MINUAD et la communauté internationale pour atteindre ces objectifs.