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Bataille de Mossoul : l'ONU s'inquiète de l'utilisation de 'boucliers humains'

L'UNICEF et son partenaire WEO décharge de l'eau et des kits d'hygiène à Al Houd, gouvernorat de Ninewa, situé au sud de Mossoul, qui a été repris par les forces de sécurité iraquiennes le 17 octobre 2016.
UNICEF/UN036544/Aree Dilshad/WEO
L'UNICEF et son partenaire WEO décharge de l'eau et des kits d'hygiène à Al Houd, gouvernorat de Ninewa, situé au sud de Mossoul, qui a été repris par les forces de sécurité iraquiennes le 17 octobre 2016.

Bataille de Mossoul : l'ONU s'inquiète de l'utilisation de 'boucliers humains'

Alors que le gouvernement iraquien et ses forces alliées essayent de reprendre la ville de Mossoul, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a demandé à ce que la protection des civils soit à l'avant-garde de la planification militaire.

Alors que le gouvernement iraquien et ses forces alliées essayent de reprendre la ville de Mossoul, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a demandé à ce que la protection des civils soit à l'avant-garde de la planification militaire.

« Nous sommes gravement préoccupés par des rapports indiquant que l'État islamique d'Iraq et du Levant (EIIL) utilise des civils comme boucliers humains dans et autour de Mossoul », a déclaré M. Zeid. « Nous nous félicitons donc des déclarations publiques faites par les dirigeants iraquiens selon lesquelles les plus grands efforts seront faits pour protéger les civils, comme l'exige le droit international humanitaire ».

Le Haut-Commissaire a exprimé une préoccupation particulière en ce qui concerne les personnes retenues en captivité par EIIL appartenant à des communautés ethniques ou religieuses. « Il y a un grave danger que les combattants de l'EIIL non seulement utilisent ces personnes vulnérables comme boucliers humains, mais aussi qu'ils puissent choisir de les tuer plutôt que de les voir être libérées », a-t-il dit.

« Nous avons aussi des informations indiquant que des combattants de l'EIIL ont abattu des civils qui ont essayé de se soulever contre eux ou qu'ils ont soupçonnés d'être déloyaux », a-t-il ajouté.

« Nous savons que l'EIIL n'a aucun respect pour la vie humaine », a déclaré le chef des droits de l'homme de l'ONU, précisant que les combattants qui auront été capturés ou se seront rendus devront rendre des comptes pour les crimes qu'ils ont commis conformément au droit. « C'est la raison pour laquelle il incombe au gouvernement iraquien de faire tout son possible pour protéger les civils », a-t-il souligné.

M. Zeid a souligné que le contrôle de sécurité des civils qui quittent les zones contrôlées par l'EIIL visant à s'assurer qu'ils ne sont pas des combattants de l'EIIL doit être effectué par les autorités légitimes telles que les forces de sécurité et la police iraquiennes.

« Le contrôle doit être effectué dans des zones sûres et tous les civils qui ont été agréés doivent être transférés dès que possible dans des camps pour les personnes déplacées contrôlés par des civils et localisés dans des zones sûres », a déclaré le Haut-Commissaire.

M. Zeid a également exhorté les autorités iraquiennes à prendre toutes les mesures possibles pour empêcher que les groupes armés opérant aux côtés des forces de sécurité iraquiennes aient recours à toute forme de représailles contre des civils fuyant l'EIIL. « Cette question demeure une grave préoccupation car ces groupes ont soumis des gens fuyant les zones de conflit, en particulier les hommes et les garçons de plus de 15 ans, à des menaces, des intimidations, des violences physiques, et même des enlèvements et des meurtres », a-t-il déploré.

Alors que l'offensive militaire sur Mossoul se poursuit, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a récemment observé des niveaux de déplacement relativement limités. « Nous poursuivons nos efforts intensifs et continus pour améliorer la protection et assurer davantage de soutien en termes d'abris », a déclaré vendredi un porte-parole du HCR, Adrian Edwards, lors d'une conférence de presse à Genève.

Selon les statistiques de l'ONU, 3.900 personnes (soit 650 familles) ont été nouvellement déplacées depuis les districts de Mossoul et d'Al Hamdaniya. « Ces personnes ont été transportées vers un centre d'accueil situé à proximité du village d'Al-Hood où ils reçoivent une aide », a précisé M. Edwards.

« De plus, 240 personnes (soit 40 familles) ont été nouvellement déplacées dans le district de Makhmur, à l'est de Mossoul, et elles ont été transférés hier vers un centre d'accueil à Debaga », a-t-il ajouté soulignant que le HCR organise actuellement des ponts aériens pour la semaine prochaine afin d'acheminer 7.000 tentes familiales en Iraq depuis ses entrepôts de stockage à Dubaï et à Amman.