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Attaques contre des établissements de santé: Ban Ki-moon dénonce des crimes de guerre en Syrie

Des médecins soignent un homme gravement blessé à la tête à l'hôpital chirurgical de Al Razy. (ARCHIVES) Photo OMS/T.Jasarevic
Des médecins soignent un homme gravement blessé à la tête à l'hôpital chirurgical de Al Razy. (ARCHIVES) Photo OMS/T.Jasarevic

Attaques contre des établissements de santé: Ban Ki-moon dénonce des crimes de guerre en Syrie

Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a vivement dénoncé mercredi les « crimes de guerre » commis quotidiennement en Syrie lorsque des hôpitaux ou cliniques sont pris pour cible de bombardements.

« Ce matin, nous avons reçu des informations concernant des frappes aériennes contre deux hôpitaux à Alep. Soyons clairs: ceux qui utilisent des armes de plus en plus destructives savent parfaitement ce qu'ils font. Ils savent qu'ils commettent des crimes de guerre », a déclaré M. Ban devant le Conseil de sécurité réuni sur le thème de la protection des civils et des soins de santé dans les conflits armés.

Décrivant l'horreur d'une situation où « des gens ont des membres arrachés » et des enfants sont « dans d'atroces souffrances sans secours (…) n'ayant nulle part où aller et sans répit en vue », M. Ban a lancé aux représentants des 15 Etats membres : « Imaginez un abattoir. Eh bien c'est pire. Même un abattoir est plus humain ».

« Les hôpitaux, les cliniques, les ambulances et le personnel de santé à Alep sont l'objet d'attaques 24 heures sur 24 ». Selon l'association Médecins pour les droits de l'homme, 95% du personnel médical qui se trouvait à Alep avant la guerre ont fui, ont été arrêtés ou ont été tués. « C'est une guerre contre les prestataires de soins médicaux en Syrie », a dénoncé le chef de l'ONU.

Soulignant que le public ne faisait pas la distinction entre les Etats membres de l'ONU, le Conseil de sécurité ou le Secrétaire général, M. Ban a dit au Conseil au sujet des habitants de la deuxième ville de Syrie: « Nous les avons abandonnés. Nous devons agir, des comptes doivent être rendus ».

« Le droit international est clair : les travailleurs, installations et moyens de transport liés à la santé doivent être protégés. Les attaques délibérées d'hôpitaux constituent des crimes de guerre », a-t-il poursuivi.

Il a rappelé que le Conseil avait adopté le 3 mai sa résolution 2286 sur la protection des soins médicaux dans les conflits armés à travers le monde, exhortant ses membres à agir.

A cet effet, il a fait au Conseil trois recommandations : prévention, protection et responsabilité. Les Etats membres, a-t-il expliqué, « doivent faire tout leur possible pour promouvoir le respect des soins médicaux dans les conflits armés ». Les parties à un conflit doivent « prendre des précautions pour sauvegarder les installations et le personnel voués à la santé quand ils prévoient d'effectuer des opérations militaires ». Enfin, les Etats membres et les parties à un conflit doivent « faire en sorte que quiconque se rend responsable de violations soit poursuivi en justice et puni ».