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Le Conseil de sécurité réuni en urgence sur la Syrie alors que les combats font rage à Alep

L'Envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, devant le Conseil de sécurité. Photo ONU/Manuel Elias
L'Envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, devant le Conseil de sécurité. Photo ONU/Manuel Elias

Le Conseil de sécurité réuni en urgence sur la Syrie alors que les combats font rage à Alep

Alors que les combats font rage à Alep depuis le lancement d'une offensive militaire par le gouvernement syrien contre les rebelles il y a quelques jours, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni en urgence dimanche pour discuter des derniers développements en Syrie.

L'Envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a fait un exposé de la situation devant les membres du Conseil.

“La semaine passée a été l'une des pires en Syrie au cours de près de six ans de conflit dévastateur”, a dit M. de Mistura. Il a rappelé que la cessation des hostilités qui est intervenue le 12 septembre, trois jours après l'accord entre la Russie et les Etats-Unis “avait vraiment réduit la violence”. “Même Alep a observé une réduction des opérations militaires”, a-t-il souligné.

“Et puis, le 18 septembre, les frappes aériennes ont repris sur la ville d'Alep”, a-t-il ajouté. “Et quand le gouvernement a déclaré unilatéralement la fin de la cessation des hostilités le 19 septembre, nous avons commencé à recevoir des informations sur l'utilisation de bombes baril et sur des frappes aériennes dans l'est d'Alep”.

Depuis, “nous avons vu la situation dans l'est d'Alep se détériorer pour atteindre des nouveaux sommets dans l'horreur”, a dit l'Envoyé spécial. “Alors que le nombre de victimes augmente, des secouristes ont du mal à retirer les gens des décombres”.

“Mon appel à ce Conseil aujourd'hui est le suivant : s'il vous plaît, développez une action commune pour faire respecter la cessation des hostilités en Syrie. Je suis toujours convaincu que nous pouvons changer le cours des événements”, a déclaré M. de Mistura.

“Nous l'avons prouvé plus d'une fois auparavant. Nous avons parcouru un long chemin à ce jour pour ne pas laisser les petites mais tangibles réalisations de la cessation des hostilités être enterrées sous la poussière des décombres d'Alep”, a-t-il ajouté.

D'un point de vue humanitaire, M. de Mistura a demandé au Conseil de sécurité d'obtenir "une cessation de la violence et la protection des civils et des infrastructures civiles; des trêves de 48 heures dans les combats pour assurer qu'au moins l'ONU et ses partenaires puissent atteindre l'est d'Alep, sans conditions préalables du gouvernement, ni de l'opposition; et d'obtenir des évacuations médicales”.

M. de Mistura a déclaré qu'il ne démissionnerait pas de son poste car “tout signe de démission enverrait le signal que la communauté internationale abandonne les Syriens”. “Et nous n'abandonnerons pas les Syriens”, a-t-il ajouté.

Samedi, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est dit consterné par l'escalade militaire dans la ville d'Alep.

Dimanche, il a exhorté “tous ceux qui sont impliqués à travailler plus dur pour mettre fin à ce cauchemar”. “Le droit international est clair : l'usage systématique et aveugle d'armes dans des zones densément peuplées est un crime de guerre”, a-t-il dit lors d'un point de presse à l'issue d'une rencontre avec les dirigeants chypriotes.

Mercredi, lors d'une précédente réunion du Conseil de sécurité consacrée à la situation en Syrie, Ban Ki-moon avait exhorté les membres du Conseil à user de toute leur influence pour « sortir les Syriens de l'enfer dans lequel ils sont pris au piège ».