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Angola et RDC : l'OMS lance une vaste campagne de vaccination contre la fièvre jaune

Une infirmière à l'hôpital de Kahemba, en RDC, s'occupe d'un enfant dont la mère, atteinte sans doute de la fièvre jaune, est décédée après être arrivée à l'hôpital. Photo OMS/A. Clements-Hunt
Une infirmière à l'hôpital de Kahemba, en RDC, s'occupe d'un enfant dont la mère, atteinte sans doute de la fièvre jaune, est décédée après être arrivée à l'hôpital. Photo OMS/A. Clements-Hunt

Angola et RDC : l'OMS lance une vaste campagne de vaccination contre la fièvre jaune

En coopération avec les ministères de la santé de l'Angola et de la République démocratique du Congo (RDC) et 56 partenaires mondiaux, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) coordonne actuellement l'une des plus grandes campagnes de vaccination d'urgence jamais entreprise en Afrique contre la fièvre jaune.

Dans un communiqué publié cette semaine, l'OMS déclare espérer protéger plus de 14 millions de personnes d'une épidémie déjà responsable de 400 décès et de milliers de personnes malades.

Alors que les campagnes de vaccination d'urgence contre la fièvre jaune ont été cruciales pour endiguer l'épidémie - atteignant déjà plus de 13 millions de personnes en Angola et trois millions de personnes en RDC – des campagnes de vaccination préventives sont prévues pour les zones à haut risque. Ces zones incluent Kinshasa, la capitale de la RDC, où deux millions de personnes sur 10 millions ont déjà été vaccinées, et tout le long de la frontière de 2.646 km qui sépare le pays de l'Angola.

L'épidémie de fièvre jaune a trouvé son chemin vers les zones urbaines denses, et dans les régions frontalières difficiles à atteindre, ce qui rend la planification de la campagne de vaccination particulièrement complexe pour l'OMS qui coordonne son opération dans plus de 8.000 emplacements.

Dans le cadre de cette campagne, l'OMS a choisi de distribuer des doses réduites du vaccin. Cette stratégie a été recommandée par le groupe consultatif stratégique d'experts sur la vaccination de l'OMS qui, après avoir examiné les données existantes, a démontré que des doses inférieures permet de protéger les personnes en toute sécurité et efficacement contre la maladie pendant au moins 12 mois et empêche la maladie de se propager davantage.

« Protéger le plus de personnes possibles est au cœur de cette stratégie », explique le Coordinateur de l'unité de lutte contre les maladies épidémiques à l'OMS, William Perea. « Avec un approvisionnement limité, nous devons utiliser ces vaccins très minutieusement ».

Depuis janvier, l'Alliance mondiale pour les vaccins (GAVI) a déjà permis à l'Angola et à la RDC d'accéder à près de 19 millions de doses du vaccin et continue de fournir un appui solide aux campagnes à venir.

Alors qu'il faut habituellement de trois à six mois pour planifier une campagne de vaccination massive, cette opération d'urgence doit se produire rapidement pour mettre fin à la transmission de la maladie avant la saison des pluies qui commence en septembre.

« Afin de vacciner environ huit millions de personnes à Kinshasa dans une courte période, chaque équipe aura besoin de vacciner des centaines de personnes par jour », a déclaré M. Perea.

L'OMS a souligné que près de 17,3 millions de seringues et 41.000 travailleurs de la santé et bénévoles sont nécessaires pour la campagne.