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ANTALYA : Des journalistes issus des pays les moins avancés diffuseront le message de la conférence de l'ONU

Maribel Ibule Djole, une journaliste d'un organe de presse de Guinée Equatoriale, Ebano, lors d'une conférence de presse à Antalya, en Turquie. Photo ONU/Stephanie Coutrix
Maribel Ibule Djole, une journaliste d'un organe de presse de Guinée Equatoriale, Ebano, lors d'une conférence de presse à Antalya, en Turquie. Photo ONU/Stephanie Coutrix

ANTALYA : Des journalistes issus des pays les moins avancés diffuseront le message de la conférence de l'ONU

À Antalia, en Turquie, une vingtaine de journalistes couvraient samedi une conférence des Nations Unies sur la situation des nations les moins développées du monde, afin de disséminer les messages clés diffusés lors de cet évènement dans leurs pays respectifs.

Aminata Charlotte Seck, rédactrice-en-chef d'un mensuel sénégalais destiné aux femmes, a déclaré au Centre d'actualités de l'ONU être particulièrement intéressée par les données « impressionnantes » que le Rwanda a présentées sur les progrès que ce pays a réalisés au cours des cinq dernières années.

« Cela donne beaucoup d'espoir », a-t-elle confié. « Nous devons mieux faire connaître cette success story pour que les gens comprennent que c'est possible, que ce n'est pas une fiction ».

L'Examen à mi-parcours du Programme d'action d'Istanbul (PAI), qui a débuté hier à Antalia, a pour but de faire le point sur les progrès accomplis par les pays les moins avancés (PMA) depuis l'adoption du PAI en 2011. Il vise aussi à relancer le développement économique et social des 48 Etats appartenant à cette catégorie, et par conséquent à mobiliser un soutien international spécifique.

L'événement de trois jours, conjointement organisé par les Nations Unies et le Gouvernement turc, prend acte des progrès accomplis par certains PMA, mais aussi des défis considérables auxquels nombre d'entre eux font toujours face au niveau national et qu'ils doivent relever avec l'appui des bailleurs de fonds.

L'ONU estime que 51% de la population des PMA – soit près de 500 millions de personnes – vit encore dans l'extrême pauvreté, que 18 millions d'enfants en âge d'être scolarisés sont privés d'éducation, et que le volume de leurs exportations ne représente que 1,1% du total mondial.

Alors que la plupart des femmes et hommes journalistes parrainés par la Turquie pour assister à la conférence sont des experts de ces questions, beaucoup y voient l'occasion d'en apprendre davantage sur d'autres pays que le leur, en particulier ceux de continents qu'ils ne couvrent que trop rarement.

« C'est une opportunité rare », s'est félicité Koang Pal Chang, un journaliste sud-soudanais qui travaille pour Radio Eye, une station écoutée par un million d'auditeurs. Sa présence à cette conférence lui permet de dire au peuple du Soudan du Sud ce que signifie être un PMA et quelle voie doit être suivie pour tenter de réaliser certains des objectifs définis par le plan décennal. Le Soudan du Sud est le dernier pays à avoir intégré la liste en 2012, après être devenu une nation indépendante l'année précédente.

Maribel Ibule Djole, une journaliste de Guinée équatoriale travaillant pour Ebano, assure que tous les journalistes en provenance des PMA ont fait preuve entre eux d'une solidarité et d'un soutien considérables. « Je suis heureuse d'être ici aux côtés d'autre envoyés spéciaux parce que nous avons les mêmes objectifs. Nous nous entraidons et, que nous soyons d'Afrique ou d'Asie, nous venons tous de pays confrontés à des défis et avons un rôle important à jouer. Ensemble, nous pouvons réussir », a-t-elle insisté, avouant sa surprise initiale à l'annonce de son déplacement en Turquie, un sentiment qui a rapidement laissé place à l'enthousiasme.

Parmi les temps forts de la journée de samedi à Antalya, figure une conférence de presse du Haut Représentant des Nations Unies pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires, Gyan Chandra Acharya, organisée à l'intention des journalistes en provenance des PMA.

S'adressant au Centre d'actualités de l'ONU à l'issue de son intervention, M. Acharya a souligné que beaucoup de journalistes s'étaient rendus à la conférence de presse sans trop savoir ce qu'est un PMA, en dépit du fait que leur propre pays fait partie de ce groupe.

« Je pense que cela souligne le besoin sensibiliser davantage aux enjeux de cette conférence au niveau national, ainsi que dans tous les secteurs. À partir d'Antalia, les journalistes seront réellement en mesure de diffuser des messages dans leur pays d'origine », a-t-il ajouté.

Demain, l'Examen à mi-parcours devrait se conclure par l'adoption d'un document final ouvrant la voie à la réalisation d'objectifs supplémentaires pour les PMA, document que les journalistes interrogés disent attendre avec beaucoup d'impatience.