L'actualité mondiale Un regard humain

Au Caire, le Président de l'Assemblée générale appelle les Etats à soutenir la réforme de l'ONU

Le Président de l'Assemblée générale, Mogens Lykketoft. Photo ONU/Mark Garten
Le Président de l'Assemblée générale, Mogens Lykketoft. Photo ONU/Mark Garten

Au Caire, le Président de l'Assemblée générale appelle les Etats à soutenir la réforme de l'ONU

En visite dans la capitale égyptienne, le Président de l'Assemblée générale de l'ONU, Mogens Lykketoft, a appelé samedi les Etats membres à capitaliser sur l'état d'esprit qui a permis de conclure en 2015 un ensemble d'accords internationaux clés, afin d'améliorer le fonctionnement des Nations Unies et de construire des sociétés plus inclusives et plus durables.

« Tel est le sens du message figurant au cœur du Programme de développement durable à l'horizon 2030 », a déclaré M. Lykketoft aux participants à une table ronde du Centre de formation du Caire pour le règlement des conflits et le maintien de la paix en Afrique.

Trop souvent, les gouvernements ont échoué à faire en sorte que tous les segments de la société bénéficient du développement économique ou ont ignoré les faits scientifiques concernant le changement climatique, a-t-il poursuivi, ajoutant que ces mêmes gouvernements ont tendance à réagir trop durement face à des menaces sécuritaires ou à des appels en faveur d'une meilleure gouvernance, notamment en enfreignant les libertés civiles et politiques de leurs peuples.

« Si les motivations pour prendre de telles mesures peuvent différer, leur impact est toujours le même : la confiance dans les institutions publiques diminue ; les sociétés deviennent plus polarisées ; et les gens se tournent vers la violence ou l'extrémisme », a expliqué M. Lykketoft.

Dans le même temps, a estimé le Président de l'Assemblée générale, la communauté internationale et l'ONU doivent faire davantage pour aider les Etats membres à faire des progrès, en particulier dans le domaine de la paix.

Rappelant que, l'an dernier, les États membres ont adopté les objectifs de développement durable (ODD) du Programme à l'horizon 2030 et l'Accord de Paris sur les changements climatiques, M. Lykketoft a également noté que, sur le plan de la sécurité, 2015 a été le cadre d'une reprise de la coopération entre les grandes puissances sur l'Iran, ainsi que sur la Syrie.

« Maintenant, nous devons capitaliser sur cet état d'esprit. Parallèlement à la révision majeure en cours du système de maintien de la paix et de la sécurité des Nations Unies et à l'élection dans les six prochains mois d'un nouveau Secrétaire général, nous avons une véritable opportunité d'agir dans le bon sens », a-t-il souligné.

A titre d'exemple, le Président de l'Assemblée générale a insisté sur la nécessité de rendre le Conseil de sécurité de l'ONU plus représentatif et plus efficace, notamment en abordant la question de l'utilisation du droit de veto dans des situations impliquant des crimes de masse. Il a également mentionné des réformes budgétaires et institutionnelles pour prioriser les solutions politiques et la prévention dans le maintien de la paix.

M. Lykketoft a déclaré que l'ONU doit aussi mieux harmoniser ses actions entre les trois grands piliers que sont la paix, le développement durable et les droits de l'homme, porter davantage secours aux communautés affectées et s'assurer que les femmes soient mieux impliquées dans la prévention et la résolution des conflits. En outre, il a souligné la nécessité d'identifier des moyens concrets pour que l'Organisation puisse aider à lutter contre le terrorisme mondial et à prévenir l'extrémisme violent, y compris dans le cadre des missions et opérations mandatées des Nations Unies.

Le Président de l'Assemblée générale a par ailleurs insisté sur le renforcement de la coopération stratégique entre les Nations Unies et les organisations régionales, ainsi que sur la nécessité d'impliquer davantage les Etats membres qui souhaitent jouer un plus grand rôle pour assurer la sécurité mondiale.

« Le ou la prochaine Secrétaire général(e) de l'ONU aura donc une fenêtre d'opportunité unique au début de son mandat pour mettre ces changements en œuvre », a-t-il dit, notant que le nouveau ou la nouvelle Secrétaire général(e) aura besoin du soutien des États membres, y compris des puissances régionales telles que l'Egypte.