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Le Conseil de sécurité exige que Boko Haram s'abstienne immédiatement de toute violence

Cette jeune femme nigériane a été enlevée par Boko Haram et a passé quatre mois en captivité.  Photo UNICEF/Karel Prinsloo
Cette jeune femme nigériane a été enlevée par Boko Haram et a passé quatre mois en captivité. Photo UNICEF/Karel Prinsloo

Le Conseil de sécurité exige que Boko Haram s'abstienne immédiatement de toute violence

Le Conseil de sécurité a exigé vendredi que le groupe extrémiste Boko Haram s'abstienne immédiatement et sans équivoque de toute violence, de toute atteinte aux droits de l'homme et de toute violation du droit international humanitaire dans la région du bassin du lac Tchad.

Dans une déclaration de la Présidence, les membres du Conseil condamnent vivement les exactions commises par Boko Haram et soulignent que les personnes responsables de ces violations « doivent répondre de leurs actes et être traduites en justice ».

Le Conseil se déclare profondément préoccupé par le fait que les activités de Boko Haram continuent de compromettre la paix et la stabilité en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale. Il se dit alarmé par les liens entre Boko Haram et l'État islamique d'Iraq et du Levant (EIIL, également connu sous le nom de Daech).

Il exige la libération immédiate et inconditionnelle de toutes les personnes enlevées qui sont toujours en captivité, dont les 219 écolières enlevées à Chibok (État de Borno, Nigéria) en avril 2014, parmi les milliers de personnes qui seraient encore prisonnières de Boko Haram.

Il considère que certains de ces actes pourraient constituer des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre.

Le Conseil se dit gravement préoccupé « par l'ampleur alarmante de la crise humanitaire provoquée par les activités de Boko Haram dans la région du bassin du lac Tchad, notamment par le déplacement de plus de 2,2 millions de Nigérians et par le sort des plus de 450.000 déplacés et réfugiés au Cameroun, au Niger et au Tchad voisins ».

Il note qu'environ 4,2 millions de personnes de la région du bassin du lac Tchad sont en proie à une crise de la sécurité alimentaire, dont 800.000 dans les États de Borno et de Yobe (Nigéria), où quelque 184 enfants risquent chaque jour de mourir de faim si une aide alimentaire d'urgence ne leur est pas fournie immédiatement.

Le Conseil de sécurité engage instamment la communauté internationale « à appuyer immédiatement la fourniture d'une aide humanitaire d'urgence aux personnes les plus touchées par la crise au Cameroun, au Niger, au Nigéria et au Tchad ».

Le Conseil se félicite que le Cameroun, le Niger, le Nigéria et le Tchad aient repris de nombreux territoires à Boko Haram, notamment au moyen de la Force multinationale mixte basée à N'Djamena. Il exhorte les États Membres qui participent à la Force multinationale mixte à améliorer encore la coopération et la coordination militaires régionales.

Le Conseil se félicite de l'initiative capitale prise par le Président du Nigéria, Muhammadu Buhari, d'organiser le deuxième Sommet régional sur la sécurité, le 14 mai 2016 à Abuja, afin d'évaluer l'action régionale face à la menace que représente Boko Haram, et notamment d'adopter une stratégie d'ensemble pour gérer les répercussions de la crise sur la gouvernance, la sécurité, le développement et la situation socioéconomique et humanitaire.