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Le chef des droits de l'homme de l'ONU rappelle aux Etats leur obligation d'aider les enfants victimes de la torture

Une jeune fille se tient à l'extérieur d'une tente au centre d'accueil pour réfugiés et migrants de  Vinojug à Gevgelija, dans l'ancienne République yougoslave de Macédoine. Photo : UNICEF/Ashley Gilbertson VII
Une jeune fille se tient à l'extérieur d'une tente au centre d'accueil pour réfugiés et migrants de Vinojug à Gevgelija, dans l'ancienne République yougoslave de Macédoine. Photo : UNICEF/Ashley Gilbertson VII

Le chef des droits de l'homme de l'ONU rappelle aux Etats leur obligation d'aider les enfants victimes de la torture

A Genève, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a appelé vendredi les États à respecter leur obligation de venir en aide aux enfants victimes de la torture, aussi bien dans les pays en guerre, comme en Syrie, que dans les pays accueillant des enfants migrants.

« La torture est un crime sans équivoque », a déclaré M. Zeid dans la ville suisse, lors d'une réunion du conseil d'administration du Fonds de contributions volontaires de l'ONU pour les victimes de la torture. « Et pourtant, de nombreux États et acteurs non étatiques continuent de torturer les gens, une horreur à laquelle mon personnel est confronté au quotidien », a-t-il regretté, soulignant que ni la sécurité nationale ni la lutte contre le terrorisme, ni la menace d'un conflit armé ne peuvent justifier cette pratique.

Le Haut-Commissaire a ajouté que les enfants ont droit à une protection toute spécifique, en raison de leur vulnérabilité.

« Et pourtant, la torture des enfants est une réalité insupportable, en particulier dans les pays en conflits tels que la Syrie », a-t-il déclaré, précisant que même les très jeunes enfants ne sont pas l'abri de telles souffrances, y compris l'utilisation de machines spécifiques pour infliger la douleur, les simulacres d'exécution, l'obligation d'assister à des scènes de torture infligée à d'autres enfants ou à des membres de leur famille et les mutilations sexuelles.

« Les enfants sont souvent ciblés précisément parce que ce sont des enfants, afin d'intimider des communautés entières ou de tirer parti de la douleur de leurs parents », a déploré M. Zeid.

Face à ce phénomène, le Haut-Commissaire a regretté que les États ignorent bien souvent leur obligation d'aider les enfants victimes de la torture à se remettre et à obtenir réparation.

« Toutefois, à travers le monde, des réseaux de médecins, de psychologues, de travailleurs sociaux et d'avocats, comme ceux présents aujourd'hui, aident les enfants qui ont survécu à la torture à faire face au traumatisme qu'ils ont subi », a salué M. Zeid, ajoutant que leurs efforts sont en grande partie soutenus par le Fonds de contributions volontaires des Nations Unies pour les victimes de la torture, qui a 35 ans cette année.

Ces efforts de réhabilitation doivent également se concentrer sur les enfants réfugiés et migrants, a-t-il ajouté.

« Beaucoup d'entre eux ont subi des traumatismes graves et de mauvais traitements avant de quitter leurs maisons, dans certains cas assimilables à de la torture », a déclaré M. Zeid, ajoutant que les enfants pris dans les mouvements migratoires à grande échelle risquent également de subir des violences au cours de leurs voyages, y compris sexuelles, aux mains des trafiquants.

« Un nombre horriblement élevé d'enfants migrants sont victimes de détention aux frontières et sont susceptibles de subir des sévices physiques très durs en détention de la part des agents de l'État », a déclaré le Haut-Commissaire, estimant qu'il est absolument vital que les États protègent activement les droits de tous les migrants, et plus particulièrement tous les enfants migrants.