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Afghanistan : l'ONU appelle à la tenue de pourparlers directs entre les autorités et les Talibans

Le Représentant spécial du Secrétaire général et chef de la Mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), Nicholas Haysom, fait un compte-rendu au Conseil de sécurité. Photo ONU/Rick Bajornas
Le Représentant spécial du Secrétaire général et chef de la Mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), Nicholas Haysom, fait un compte-rendu au Conseil de sécurité. Photo ONU/Rick Bajornas

Afghanistan : l'ONU appelle à la tenue de pourparlers directs entre les autorités et les Talibans

Lors d'une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies sur l'Afghanistan, le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour ce pays, Nicholas Haysom, a appelé mardi à ce que des pourparlers directs aient lieu entre le Gouvernement afghan et les Talibans.

M. Haysom a déclaré que le Gouvernement d'unité nationale est actuellement confronté à un déclin économique, au durcissement de l'insurrection et aux profondes divisions politiques.

Le Représentant spécial a notamment estimé que le retrait de la communauté internationale, il y a deux ans, a eu un impact négatif plus important que prévu sur la croissance économique du pays.

M. Haysom a également fait état de prévisions selon lesquelles la sècheresse risquerait prochainement de s'abattre sur l'Afghanistan, ce qui fragiliserait plus avant la situation économique du pays.

Malgré les efforts déployés par le Gouvernement afghan pour mettre en œuvre un certain nombre de réformes économiques, la récession actuelle et le taux de chômage élevé dans le pays contribuent à la fragilité du climat social, a indiqué M. Haysom.

« En ce qui concerne la situation sécuritaire, nous pouvons nous attendre à une 'saison des combat' difficile », a par ailleurs déclaré le Représentant spécial, précisant que le climat actuel est d'autant plus tendu que l'insurrection se durcit, comme en témoignent les succès militaires rencontrés dernièrement par les Talibans, y compris à Kunduz.

« En ce qui concerne la transition politique, le Gouvernement d'unité nationale continue de faire l'objet de critiques en raison de la situation économique et de la détérioration de la situation sécuritaire, même s'il n'est pas responsable de ces évolutions », a indiqué M. Haysom, précisant que le Gouvernement est mis à rude épreuve par une élite politique fragmentée, l'érosion du sentiment d'unité nationale, et le manque d'espoir dans l'avenir.

« La réforme électorale est importante pour que le Gouvernement d'unité nationale puisse montrer que des progrès manifestes sont réalisés sur la voie de la démocratisation et qu'il respecte les promesse qu'il a fait à la population en 2014 », a également estimé le Représentant spécial.

Tout en rappelant l'ampleur de l'impact du conflit actuel sur les Afghans, dont 11.000 ont trouvé la mort l'an dernier en raison des combats, M. Haysom a de nouveau appelé à ce que des pourparlers directs aient lieu entre le Gouvernement afghan et les Talibans.

A l'occasion de cette réunion, le Conseil de sécurité a adopté une résolution prorogeant jusqu'au 17 mars 2017 le mandat de la Mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA).