Syrie : l'ONU condamne des attentats à Damas alors que les pourparlers de paix ont démarré
Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et le Conseil de sécurité ont condamné lundi un triple attentat commis la veille près du sanctuaire de Sayidda Zeinab, au sud de la capitale syrienne Damas, alors que des pourparlers de paix viennent de démarrer à Genève sous l'égide de l'ONU.
« Selon le gouvernement syrien et des observateurs locaux, plus de 60 personnes auraient été tuées et plus de 100 autres blessées dans ces attentats odieux revendiqués par Daech/EIIL. Le Secrétaire général présente ses plus sincères condoléances aux familles des victimes et souhaite un prompt rétablissement aux blessés. Les responsables de ces attaques contre des civils doivent rendre des comptes », a dit son porte-parole dans une déclaration à la presse.
« Les horribles attaques d'hier ont coïncidé avec le début des pourparlers de Genève. Le Secrétaire général souligne que les Syriens espèrent voir des négociations crédibles à Genève. Ils méritent plus que le faux choix entre l'extrémisme et la répression », a-t-il ajouté.
Selon Ban Ki-moon, il est essentiel que les représentants du gouvernement syrien et de l'opposition syrienne « se mettent d'accord sur des améliorations immédiates à la situation humanitaire catastrophique en Syrie, sur une transition politique qui réponde aux aspirations du peuple syrien, et sur un cessez-le parallèle ». « Ces discussions doivent aboutir à un résultat qui permette aux Syriens ordinaires de décider de leur avenir », a souligné son porte-parole.
Le chef de l'ONU a exhorté toutes les parties prenantes à saisir cette rare occasion diplomatique. « Il incombe également aux membres du Groupe international de soutien à la Syrie (GSEE) de donner suite à leur engagement de faire pression pour obtenir un accès humanitaire sûr, durable et sans entrave dans toute la Syrie, en particulier aux zones assiégées ; la libération des personnes détenues arbitrairement ; et la cessation immédiate de toute utilisation aveugle d'armes, y compris des tirs d'obus et des bombardements aériens », a encore dit son porte-parole.
Dans une déclaration à la presse publiée lundi soir, le Conseil de sécurité a également condamné dans les termes les plus forts cette attaque terroriste.
Les membres du Conseil ont présenté leurs condoléances aux familles des victimes ainsi qu'au peuple de Syrie. Ils ont souhaité un prompt rétablissement aux blessés.
Ils ont également apporté « leur entier soutien aux efforts de l'Envoyé spécial du Secrétaire général, Staffan de Mistura, notamment à son initiative de démarrer les négociations entre les parties prenantes ». Ils ont appelé « les parties prenantes à participer de manière constructive à ce processus ».
Alors qu'il était en visite à Oman, le Secrétaire général s'est félicité lundi du début des pourparlers de paix à Genève sous l'égide de Staffan de Mistura. « Enfin, les Etats ayant le plus d'influence sur les parties prenantes syriennes ont commencé à se concentrer sur le travail difficile consistant à mettre fin à cette guerre », a-t-il dit.
« J'exhorte toutes les parties prenantes à placer le peuple de Syrie au cur de leurs discussions et au-dessus des intérêts partisans », a-t-il ajouté.
Le chef de l'ONU a souligné que les progrès ne seront pas faciles. « Mais il fallait bien commencer », a-t-il ajouté. « La voie pour mettre fin au conflit pourrait être longue et difficile. Mais une diplomatie résolue a permis de mettre fin à des crises dans cette région ».
A Genève, Staffan de Mistura a rencontré lundi des membres de l'opposition, regroupés au sein du Haut comité de négociations (HNC). « Nous avons eu une réunion de deux heures avec le HNC », a dit M. de Mistura lors d'un point de presse.
« Avec leur arrivée et le début des discussions avec nous, c'est le début formel des pourparlers de Genève », a-t-il estimé.
De son côté, la Coordonnatrice spéciale de l'ONU pour le Liban, Sigrid Kaag, s'est rendue lundi dans la vallée de la Bekaa pour rencontre des réfugiés syriens à Qab Elias et des membres du Parlement à Zahleh.
Cette visite intervient quelques jours avant la Conférence de Londres sur l'aide humanitaire à la Syrie et aux pays de la région. Dans la perspective de cette conférence, Mme Kaag a souligné l'importance de la stabilité sociale du Liban et de la nécessité de soutenir les réfugiés et les communautés les accueillant.