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A Genève, le Vice-Secrétaire général appelle les pays du Moyen-Orient au dialogue

Le Vice Secrétaire général de l'ONU, Jan Eliasson. Photo ONU/Jean-Marc Ferré
Le Vice Secrétaire général de l'ONU, Jan Eliasson. Photo ONU/Jean-Marc Ferré

A Genève, le Vice-Secrétaire général appelle les pays du Moyen-Orient au dialogue

En visite à Genève, le Vice-Secrétaire général des Nations Unies, Jan Eliasson, a appelé jeudi les pays du Moyen-Orient, en particulier l'Iran et l'Arabie saoudite, à régler leurs différends par le dialogue, condition nécessaire, a-t-il estimé, à la résolution des conflits en Syrie et au Yémen.

Le Vice-Secrétaire général s'était rendu à l'Office des Nations Unies à Genève pour participer à des consultations sur le futur Sommet humanitaire mondial, qui aura lieu en 2016 à Istanbul, en Turquie. Après son discours aux délégués, M. Eliasson est revenu lors d'une conférence de presse sur les discussions auxquelles il a récemment pris part lors d'une série de visites en Arabie saoudite, dans les Emirats arabes unis, en Iran et en Turquie.

« Concernant la Syrie, sous avons beaucoup parlé de la menace terroriste, notamment en Iran, mais aussi en Arabie saoudite et dans les Émirats arabes unis », a déclaré M. Eliasson aux journalistes, ajoutant que ces trois pays s'accordent à dire que le conflit syrien a contribué aux récentes avancées des groupes terroristes dans la région.

Au sujet du conflit au Yémen, chacun de ces trois pays, a-t-il ajouté, a appelé à ce que des négociations de paix entre les parties commencent le plus tôt possible. Sur ce dernier point, le Vice-Secrétaire général a rappelé que l'Envoyé spécial de l'ONU pour le Yémen, Ismail Ould Cheikh Ahmed, espère que les parties s'engagent dans des pourparlers de paix au cours des prochaines semaines.

Concernant la récente accélération de l'internationalisation du conflit syrien, M. Eliasson a déclaré que l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont appelé à ce que les opérations militaires russes prennent uniquement pour cible les positions de Daech. Certains milieux dans ces deux pays ont exprimé leurs doutes quant aux motivations affichées par les autorités russes pour justifier cette intervention, mais dans l'ensemble, cette dernière est favorablement perçue, surtout en Iran, a déclaré le Vice-Secrétaire général.

Etant donné la situation humanitaire désastreuse en Syrie, que l'approche de l'hiver ne fera qu'empirer, M. Eliasson a appelé à ce que, parallèlement aux actions militaires, un dialogue politique soit entamé, avec pour objectif de former un gouvernement de transition qui entamera un processus de révision constitutionnelle.

Le Vice-Secrétaire général a précisé qu'un tel scénario ne sera envisageable qu'avec le soutien du Conseil de sécurité de l'ONU, en particulier des Etats-Unis et de la Russie, et des pays de la région, notamment de l'Arabie saoudite, de l'Iran et de la Turquie.

« Concernant les relations dans la région, il existe une profonde méfiance, un manque de confiance de la part de la majorité des pays du monde arabe, d'après ce que je comprends – et surtout de la part des deux pays dont je parlais et que j'ai visité, les Emirats arabes unis et l'Arabie saoudite – au sujet des intentions iraniennes », a déclaré M. Eliasson, ajoutant qu'inversement, les Iraniens entretiennent la même méfiance concernant les mesures prises par les Saoudiens.

Afin de résorber ce climat de méfiance, le Vice-Secrétaire général a appelé les pays de la région à créer une atmosphère propice au dialogue.

« Un tel dialogue n'a pas lieu à l'heure actuelle et je pense qu'il est important que les différentes parties de cette région réalisent à quel point il est important de parler et de discuter de leurs problèmes », a-t-il ajouté, soulignant l'impact positif qu'aurait ce dialogue sur le conflit en Yémen et en Syrie.

Peu avant la conférence de presse, dans son discours aux délégués lors des consultations sur le futur Sommet humanitaire mondial, M. Eliasson a appelé les acteurs humanitaires et ceux du développement à coopérer davantage pour faire face au nombre sans précédent de réfugiés dans le monde (60 millions) et de personnes ayant besoin d'une assistance humanitaire (100 millions).

« Tout d'abord, par une analyse conjointe, en identifiant les pays susceptibles de connaître des crises humanitaires. Et également, par la planification conjointe des interventions visant à prévenir les situations d'urgence ou à réduire leur impact », a proposé le Vice-Secrétaire général, qui a appelé, dans un second temps, les acteurs humanitaires et du développement à identifier les situations et pays dans lesquels l'aide au développement est susceptible de compléter l'aide humanitaire vitale.

Enfin, M. Eliasson a appelé les deux communautés à unir leurs forces pour appuyer des programmes à la fois de soutien et d'autosuffisance au profit des réfugiés et des personnes déplacées.

« Ces groupes vulnérables sont ceux qui ont le plus à gagner d'une coopération efficace entre les acteurs humanitaires et de développement », a-t-il déclaré.