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Le Président russe qualifie le refus de coopérer avec le gouvernement syrien de grave erreur

Le Président russe Vladimir Poutine à l'Assemblée générale des Nations Unies. Photo ONU/Cia Pak
Le Président russe Vladimir Poutine à l'Assemblée générale des Nations Unies. Photo ONU/Cia Pak

Le Président russe qualifie le refus de coopérer avec le gouvernement syrien de grave erreur

A l'ouverture du débat général de l'Assemblée générale des Nations Unies lundi à New York, le Président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, a appelé la communauté internationale à s'unir au sein d'une coalition antiterroriste pour lutter contre l'Etat islamique d'Iraq et du Levant (EIIL), notamment en soutenant le régime de Bachar Al-Assad en Syrie.

« Nous savons tous que la fin de la Guerre froide a consacré la domination d'un seul bloc sur le monde entier », a déclaré M. Poutine, qui ne s'était pas exprimé à la tribune de l'Assemblée générale depuis dix ans.

Le Président russe a accusé « ceux qui se sont retrouvés au sommet de la pyramide » à la fin de la Guerre froide de vouloir contourner les Nations Unies sur la scène internationale, sous prétexte que l'Organisation ne ferait que « mettre des bâtons dans les roues au lieu d'adopter des décisions automatiquement ».

M. Poutine a considéré comme « extrêmement dangereuses » ces tentatives visant à ébranler l'autorité et la légitimité de l'ONU.

A ce titre, il a condamné toute tentative d'ingérence unilatérale dans les affaires intérieures des États, s'en prenant notamment au soutien apporté par certains pays occidentaux aux « révolutions soi-disant démocratiques » qui se sont produites en 2011 dans l'Afrique du Nord et au Moyen-Orient (communément désignées sous le nom de 'Printemps arabe').

Selon le Président russe, le vide politique laissé par ces bouleversements, avec l'aide de certains pays occidentaux, a contribué à « l'apparition de zones d'anarchie qui ont immédiatement attiré des extrémistes et des terroristes », a dénoncé le Président russe, insistant en particulier sur la montée du groupe terroriste dit de l'Etat islamique (EI) en Syrie et en Iraq.

« En ce moment des membres de l'opposition syrienne dite 'modérée' et soutenue par l'Occident s'allient avec ces mouvements radicalisés : on leur donne des armes, on leur assure une formation militaire et ensuite ils se retrouvent du côté de l''Etat islamique' », a déploré M. Poutine au sujet du conflit opposant le Président syrien Bachar Al-Assad à divers groupes d'opposition armés.

« Nous considérons comme une énorme erreur le refus de coopérer avec les autorités et l'armée gouvernementale syriennes, puisqu'il s'agit de coopérer avec ceux qui font preuve de beaucoup de courage en affrontant la terreur [de l'EI] », a poursuivi le Président russe, tout en précisant que la Russie accorde quant à elle actuellement un soutien technique et militaire aux gouvernements de l'Iraq et de la Syrie.

Selon la presse, dimanche 27 septembre, la Russie a précisément annoncé la conclusion d'un accord avec l'Iraq, la Syrie et l'Iran visant à échanger des informations sur l'EI.

« Il faut bien finir par avouer que plus personne en Syrie ne mène le combat contre l''Etat islamique' et d'autres organisations terroristes, à l'exception de de l'armée gouvernementale du Président Assad et des milices kurdes », a-t-il insisté.

Le Président russe a par conséquent appelé à former une coalition antiterroriste internationale sous l'égide du Conseil de sécurité, au cœur de laquelle doivent figurer les pays musulmans sous la menace de l'EI, y compris le régime de Bachar Al-Assad.

Concernant la crise en Ukraine, M. Poutine a dénoncé la mentalité de Guerre froide aux visées expansionnistes à l'origine selon lui du conflit actuel.

« Leur premier pas a été de poursuivre l'élargissement de l'OTAN [Organisation du Traité de l'Atlantique Nord] et de son infrastructure militaire, et le deuxième a été de proposer aux pays de l'ex-URSS un faux dilemme : de choisir leur camp entre l'Orient et l'Occident », a-t-il dénoncé.

Selon M. Poutine, « le mécontentement de la population contre les autorités [en Ukraine] a été utilisé pour orchestrer de l'extérieur la prise de pouvoir qui a provoqué le déclanchement de la guerre civile » en cours.

« Nous sommes persuadés que le seul moyen d'arrêter l'effusion de sang et de sortir de l'impasse actuelle en Ukraine réside dans l'application stricte et de bonne foi des accords de Minsk II datant du 12 février 2015 », a déclaré le Président russe, ajoutant que la paix dans le pays doit nécessairement passer par le respect du choix de la population du Donbass, la région de l'est de l'Ukraine sous contrôle des séparatistes pro-russes, notamment dans les villes de Donetsk et de Louhansk.