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Syrie : le sort des civils a de nouveau empiré, selon le chef de l'humanitaire de l'ONU

Une rue en ruines de la vieille ville de Homs, en Syrie. Photo UNICEF/Nasar Ali
Une rue en ruines de la vieille ville de Homs, en Syrie. Photo UNICEF/Nasar Ali

Syrie : le sort des civils a de nouveau empiré, selon le chef de l'humanitaire de l'ONU

Lors d'une réunion du Conseil de sécurité sur la Syrie, le chef de l'humanitaire de l'Organisation, Stephen O'Brien, a déploré une nouvelle détérioration des conditions de vie des civils au cours du dernier mois, appelant la communauté internationale à financer les centaines de millions de dollars nécessaires pour soutenir les opérations humanitaires dans le pays jusqu'à la fin de l'année.

A l'occasion d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur le conflit en Syrie, le chef de l'humanitaire de l'Organisation, Stephen O'Brien, a déploré mercredi une nouvelle détérioration des conditions de vie des civils au cours du dernier mois, appelant la communauté internationale à financer les centaines de millions de dollars nécessaires pour soutenir les opérations humanitaires dans le pays jusqu'à la fin de l'année.

« Comme en témoigne ces dernières semaines les réfugiés syriens qui tentent désespérément d'atteindre l'Europe, les effets de la crise en Syrie ne sont pas seulement d'ampleur nationale ou régionale, mais bien globale », a déclaré le Secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires, ajoutant que le conflit a provoqué l'un des exodes de réfugiés le plus massif depuis la Seconde Guerre mondiale.

A l'intérieur du pays, les parties prenantes n'ont pas donné suite aux appels répétés du Conseil de sécurité à mettre fin aux attaques contre les civils et infrastructures civiles, et à garantir un accès humanitaire sans entrave, a par ailleurs indiqué M. O'Brien.

« À tous les égards, la souffrance humaine en Syrie a empiré, pas diminué au cours du dernier mois », a-t-il déclaré.

Selon le Secrétaire général adjoint, les attaques aveugles prenant pour cible des civils, perpétrées aussi bien par les forces gouvernementales que par des groupes armés non-étatiques, se sont poursuivies à Damas et dans ses environs, mais aussi à Douma et Alep, tuant et blessant des centaines d'entre eux.

« Les allégations d'attaques au moyen d'armes chimiques continuent d'être rapportées », a également déploré M. O'Brien, précisant qu'il revient désormais au Mécanisme conjoint d'enquête de l'ONU et de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) de donner suite à ces allégations. La veille, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, avait nommé Virginia Gamba, de l'Argentine, à la tête du comité indépendant de trois membres qui sera chargé de diriger le Mécanisme.

Des attaques contre les hôpitaux et les écoles de Damas, Alep et Daraa ont également eu lieu « à une fréquence alarmante » au cours du dernier mois, détruisant encore un peu plus les systèmes de santé et éducatif du pays, a par ailleurs constaté le Secrétaire général adjoint.

« Aujourd'hui, la Syrie est l'un des endroits les plus dangereux au monde pour les enfants », a-t-il déclaré, rappelant que 5,6 millions d'enfants syriens ont besoin d'une assistance humanitaire, dont 2 millions sont déscolarisés.

« Nous sommes extrêmement préoccupés par des centaines de milliers d'enfants dans les zones contrôlées par Daech, forcés de suivre un programme scolaire conçu par le groupe terroriste », a aussi déclaré M. O'Brien, avant d'ajouter que les enfants en Syrie sont assassinés, torturés et soumis à des violences sexuelles par l'ensemble des parties au conflit.

Malgré certain progrès, dans la conduite des opérations humanitaires, les parties continuent d'empêcher délibérément de priver les civils d'accès à une assistance essentielles pour leur survie, a-t-il également déploré, ajoutant que le manque de financement pour les opérations humanitaires continue d'être un défi majeur.

« Nous avons besoin d'environ 738 millions de dollars pour financer les opérations de sauvetage essentiels jusqu'à la fin de cette année en Syrie », a déclaré le chef de l'humanitaire des Nations Unies, appelant les donateurs à envisager de faire des promesses de don supplémentaires pour permettre à l'Organisation de faire face aux besoins gigantesques dans le pays.