Le manque de financement met en péril l'aide aux réfugiés syriens, selon l'ONU
Les efforts humanitaires et de développement déployés en faveur de millions de réfugiés syriens pourraient être réduits à néant en raison d'une grave crise de financement, a prévenu jeudi le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).
Selon un rapport rendu public plus tôt dans la journée par le 3RP, un réseau de plus de 200 partenaires, « les programmes actuels de l'ONU pour prêter assistance aux réfugiés syriens font face à un déficit de financement de 3,47 milliards de dollars », a déclaré le HCR dans un communiqué de presse.
Le manque à gagner, ajoute le rapport, signifie que 1,6 million de réfugiés cette année ont vu leur aide alimentaire réduite ; que 750.000 enfants ne peuvent pas être scolarisés; et que les services de santé sont considérés comme trop onéreux pour certains.
« Notre financement est dangereusement bas au point que nous risquons de ne pas être en mesure de répondre aux besoins de survie les plus élémentaires de millions de personnes au cours des six prochains mois, » a déploré le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, António Guterres.
Les partenaires du 3RP ont prévenu que si plus de fonds n'étaient pas disponibles, jusqu'à 130.000 familles vulnérables ne bénéficieraient pas de l'aide financière nécessaire pour répondre à leurs besoins de base et les personnes vulnérables pourraient cesser de recevoir des bons alimentaires mensuels.
Le conflit en Syrie qui dure depuis quatre ans a provoqué la fuite de quatre millions de civils dans les pays voisins tels que le Liban, la Turquie, l'Iraq et la Jordanie, pesant sur les infrastructures de ces pays et les camps de réfugiés surpeuplés.
En conséquence, le rapport du 3RP exhorte les États membres à intensifier leur aide financière, soulignant que si cet appel à l'action reste lettre morte, une génération entière de Syriens sera abandonnée.
« La situation en Syrie est la plus grande crise humanitaire et de développement dans l'histoire récente, avec des implications pour la paix et la sécurité mondiales. Il semble n'y avoir aucune solution politique en vue », met en garde le rapport. « La communauté internationale n'a d'autre choix que de continuer à répondre aux besoins toujours croissants de réfugiés, ainsi qu'aux besoins des communautés et des États qui les accueillent ».