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Yémen : le HCR prépare un pont aérien humanitaire en prévision de la trêve

Un incendie causé par un raid aérien sur un site militaire dans les environs de Sanaa, la capitale du Yémen, début avril 2015. Photo : UNICEF / Mohammed Hamoud
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Yémen : le HCR prépare un pont aérien humanitaire en prévision de la trêve

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a indiqué mardi qu'il finalisait la préparation d'un pont aérien humanitaire en faveur du Yémen en prévision du respect de la trêve promise.

Une trêve de cinq jours devait débuter à 23h00 heure locale mardi 12 mai afin de laisser les organisations humanitaires intervenir dans le pays et permettre une première évaluation des dommages.

« Des centaines de milliers de personnes à travers le Yémen ont du mal à satisfaire leurs besoins fondamentaux et ont désespérément besoin d'aide. La plus récente livraison d'aide par le HCR est arrivée par bateau au port de Hodeida, sur la côte de la mer Rouge, vendredi, et contenait des couvertures, des matelas, et des ustensiles de cuisine pour 60.000 personnes. Mais il y a un besoin clair et urgent de davantage d'aide », a dit un porte-parole du HCR, Adrian Edwards, lors d'un point de presse à Genève.

Le HCR prévoit trois avions au départ de Dubaï transportant 300 tonnes d'assistance, dans le cadre d'une mobilisation humanitaire plus large destinée à venir en aide à 250.000 personnes , a-t-il ajouté.

Outre ces avions, l'agence onusienne a l'intention de distribuer davantage d'aide dont elle dispose au Yémen et de procéder à une évaluation rapide des besoins dans les zones les plus durement touchées.

Selon le porte-parole, cette trêve est cruciale pour permettre de reconstituer les stocks d'aide humanitaire.

« Le HCR et ses partenaires humanitaires exhortent toutes les parties à respecter le cessez-le-feu, à respecter le droit humanitaire international, à arrêter de viser les civils ou les infrastructures civiles, et à permettre la livraison d'aide à des dizaines de milliers de Yéménites et de réfugiés qui en ont désespérément besoin », a dit M. Edwards.

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) s'est aussi félicité de l'annonce d'une trêve humanitaire.

« Nous exhortons la coalition menée par l'Arabie saoudite à permettre aux livraisons de carburant d'entrer au Yémen afin de faciliter les opérations humanitaires », a dit le porte-parole du HCDH, Rupert Colville, lors d'un point de presse à Genève.

De son côté, l'Envoyé spécial de l'ONU pour le Yémen, Ismail Ould Cheikh Ahmed, est arrivé mardi dans la capitale Sanaa, où il espère rencontrer diverses parties prenantes, notamment des représentants houthis, a indiqué le porte-parole du Secrétaire général, Stéphane Dujarric, lors d'un point de presse à New York.

Le Coordonnateur humanitaire des Nations Unies pour le Yémen, Johannes van der Klaauw, est aussi arrivé mardi dans la capitale yéménite.

Pour sa part, la Directrice générale de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), Irina Bokova, a appelé mardi toutes les parties à protéger le patrimoine culturel du Yémen, alors que des informations font état du bombardement de la vieille ville de Sanaa, inscrite au patrimoine mondial.

« Au cours des derniers jours, l'UNESCO a reçu des informations faisant état d'importants dommages affectant des sites culturels significatifs au Yémen. D'après des informations relayées par les médias et émanant de sources officielles, la vieille ville de Sanaa, capitale du Yémen, a été massivement bombardée dans la nuit du 11 mai 2015, provoquant de sérieux dégâts sur de nombreux édifices historiques », a précisé l'agence onusienne dans un communiqué de presse.

En outre, la ville historique de Saada, inscrite sur la liste indicative du patrimoine mondial, ainsi que le site archéologique de la ville fortifiée préislamique de Baraqish, ont également été endommagés.

« Je condamne ces destructions et j'appelle toutes les parties en présence à tenir le patrimoine culturel hors de portée des conflits », a déclaré Mme Bokova. « J'appelle toutes les parties à faire en sorte que les sites et les édifices du patrimoine culturel ne soient pas pris pour cibles ».