Plusieurs responsables de l'ONU horrifiés par une nouvelle tragédie en mer Méditerranée
Plusieurs hauts responsables de l'ONU ont réagi vivement mercredi face à l'annonce d'une nouvelle tragédie en mer Méditerranée, où 400 migrants auraient trouvé la mort dans le naufrage du bateau qui les transportait, au large des côtes de la Libye.
Plusieurs hauts responsables de l'ONU ont réagi vivement mercredi face à l'annonce d'une nouvelle tragédie en mer méditerranée, où 400 migrants auraient trouvé la mort dans le naufrage du bateau qui les transportait dimanche 13 avril, au large des côtes de la Libye.
Alors que le 13ème Congrès de l'ONU contre le crime poursuit ses travaux à Doha, au Qatar, le Directeur exécutif de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Yury Fedotov, a exprimé mercredi sa tristesse et son horreur face à cette tragédie.
« Je suis profondément attristé et horrifié par cette tragédie, qui suit d'autres tragédies similaires au cours de l'année passée. Le trafic de migrants exploite cruellement le désespoir et permet aux réseaux criminels de générer d'énormes profits. Les migrants peuvent subir des conditions inhumaines et la torture pendant leur voyage », a déclaré M. Fedotov dans un communiqué de presse.
Dans un entretien accordé à la télévision de l'ONU, M. Fedotov a ajouté qu'il était inacceptable que « les gens meurent en dépit de nos efforts ». « C'est un crime contre lequel nous devons lutter. Nous devons protéger les droits des migrants, nous devons les soutenir, nous devons protéger les femmes et en particulier les enfants », a-t-il dit.
Le trafic illicite de migrants est l'un des thèmes abordés lors du Congrès contre le crime à Doha, qui doit s'achever le 19 avril.
Le Directeur exécutif de l'ONUDC a déclaré qu'il était urgent d'introduire des mesures pour protéger les droits des migrants clandestins en conformité avec la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée et son Protocole contre le trafic illicite de migrants par terre, air et mer.
Il a ajouté que la communauté internationale devait aussi affronter les criminels et briser leurs réseaux. « Cela signifie que la coopération entre les nations, les organisations inter-gouvernementales et la société civile doit être renforcée », a-t-il dit.
Selon l'ONUDC, le trafic de migrants génère d'énormes profits pour les criminels qui exploitent le manque de possibilités légales pour les migrants et profitent de leur situation en offrant des services coûteux, notamment le transport, mais aussi la fraude de documents.
Dans un communiqué de presse publié mercredi, le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, António Guterres, s'est pour sa part dit « profondément choqué » face à ce nouveau drame survenu le 13 avril à 120 kilomètre au sud de l'île italienne de Lampedusa.
Selon le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), 142 personnes ont été secourues par les autorités italiennes et huit corps ont également été retrouvés, alors que 400 migrants sont toujours portés disparus et présumés morts.
« Cela démontre combien il est important de disposer d'un mécanisme robuste de sauvetage en mer, dans le centre de la Méditerranée », a déclaré M. Guterres. « Malheureusement Mare Nostrum n'a jamais été remplacée par un programme d'une capacité équivalente à sauver des gens ».
Mare Nostrum, un important programme italien de recherche et de sauvetage des migrants en mer Méditerranée, a été remplacée en décembre dernier par l'opération Triton de l'Union européenne, en pleine recrudescence des traversées maritimes dans la région.
Selon le HCR, en 2015, environ 31.500 migrants au total ont entrepris la traversée en direction des deux principales destinations européennes que sont l'Italie et la Grèce.