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Syrie : l'UNRWA appelle à protéger d'urgence les civils de Yarmouk

L'UNRWA est inquiète pour la sécurité des civils se trouvant dans le camp de Yarmouk, à Damas, en Syrie. Photo UNRWA/Walla Masoud
L'UNRWA est inquiète pour la sécurité des civils se trouvant dans le camp de Yarmouk, à Damas, en Syrie. Photo UNRWA/Walla Masoud

Syrie : l'UNRWA appelle à protéger d'urgence les civils de Yarmouk

Alors que les combats s'intensifient à Yarmouk, en Syrie, l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a appelé les parties prenantes à mettre un terme aux hostilités et à se retirer immédiatement des zones peuplées de civils.

Le Commissaire général de l'UNRWA, Pierre Krähenbühl, a informé dans la matinée du lundi 6 avril le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, de l'urgence de la situation actuelle sur le terrain.

M. Krähenbühl a également fait un compte-rendu de la situation par vidéoconférence depuis Amman, la capitale jordanienne, lors de consultations à huis-clos du Conseil de sécurité de l'Organisation.

« Actuellement, il est tout simplement trop dangereux d'accéder Yarmouk », a déclaré Pierre Krähenbühl, lors d'un point de presse via vidéoconférence avec des journalistes à New York.

« En ce moment, ce que les gens à Yarmouk ont à l'esprit est simplement la survie », a-t-il ajouté. Il a rappelé qu'il s'était rendu dans le camp il y a plusieurs semaines. « J'ai vu les gens avec tant de désespoir dans les yeux, attendre leur maigre assistance ».

Selon la presse, des milliers de civils seraient pris au piège dans le camp palestinien de Yarmouk, au sud de Damas, à la fois assiégé par le régime syrien et presque entièrement tombé aux mains de l'État islamique d'Iraq et du Levant (EIIL), suite à l'assaut lancé par le groupe terroriste la semaine précédente. Environ 2.000 personnes auraient été évacuées du camp, situé à environ sept kilomètres du centre de la capitale syrienne.

« Nous exigeons que toutes les parties fassent preuve d'une retenue maximale et respectent leurs obligations de protéger les civils en vertu du droit international », a déclaré dimanche l'UNRWA dans un communiqué de presse publié à Jérusalem. « En outre, nous exigeons l'établissement d'un accès humanitaire et la création de conditions de sécurité afin que nous soyons en mesure de fournir une assistance humanitaire vitale et d'évacuer les civils ».

L'UNRWA a par ailleurs appelé les Etats concernés par le conflit à exercer de toute urgence leur autorité et influence pour mettre fin aux combats dans Yarmouk.

Selon l'agence de l'ONU, cette zone résidentielle de Damas, à l'intérieur de laquelle 18.000 habitants vivent assiégés depuis plus de deux ans, a en effet été le cadre de combats particulièrement intenses depuis le 1er avril.

« Les vies des civils de Yarmouk n'ont jamais été aussi profondément menacées. Hommes, femmes et enfants – Syriens comme Palestiniens – se blottissent dans leurs maisons en proie à la terreur, recherchant désespérément la sécurité, de la nourriture et de l'eau, profondément préoccupés par les graves périls qui peuvent encore survenir, alors que les hostilités se poursuivent », a déploré l'UNRWA, ajoutant qu'il est à l'heure actuelle pratiquement impossible pour les civils de quitter Yarmouk.

« Depuis plus d'un an maintenant, les habitants assiégés de Yarmouk, y compris 3.500 enfants, sont tributaires des distributions irrégulières de nourriture et d'autres secours de l'UNRWA », a poursuivi l'agence, soulignant que le niveau de l'aide fourni est « bien en deçà du minimum requis ».

Afin de remédier à cette situation, l'UNRWA a par conséquent appelé la communauté internationale, y compris les agences des Nations Unies, à se saisir de cette question critique sans délai pour garantir la protection des civils de Yarmouk.