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Au Koweït, les bailleurs de fonds promettent 3,8 milliards de dollars pour aider les Syriens

Un enfant syrien blessé.
UNICEF/NYHQ2012-0221/Kate Brooks
Un enfant syrien blessé.

Au Koweït, les bailleurs de fonds promettent 3,8 milliards de dollars pour aider les Syriens

Face aux souffrances des Syriens qui subissent la pire crise humanitaire de notre époque, les bailleurs de fonds internationaux ont promis mardi 3,8 milliards de dollars lors d'une conférence organisée par l'émir du Koweït, Cheikh Sabah al-Ahmad al-Jaber Al-Sabah.

« Aujourd'hui, la communauté internationale s'est réunie en solidarité avec le peuple de Syrie et des pays voisins portant le lourd fardeau de l'accueil des millions de réfugiés syriens », a déclaré le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui a présidé la conférence. « Nous avons cherché à adresser un message aux millions de Syriens qui sont touchés par cette terrible crise ».

A l'ouverture de la conférence, le chef de l'ONU a exprimé sa honte, sa colère et sa frustration "face à l'impuissance de la communauté internationale à arrêter la guerre », rappelant que près de cinq millions de Syriens sont toujours pris au piège sans nourriture ou aide médicale dans des zones difficiles d'accès ou assiégées.

Ban Ki-moon a rappelé quelques faits : plus de 220.000 Syriens décédés, quatre Syriens sur cinq vivant dans la pauvreté et la misère, un taux de chômage supérieur à 50%, une espérance de vie réduite de 20 ans.

« Nous voyons les conséquences du sous-financement : elles sont catastrophiques, abandonnant les pays voisins à leur propre sort alors qu'ils luttent pour aider les réfugiés tout en répondant à leurs propres besoins de développement », a-t-il ajouté.

La conférence de bailleurs de fonds à Koweït City visait à mobiliser le soutien des donateurs et recueillir des fonds pour répondre aux besoins énoncés dans le Plan de réponse stratégique 2015 pour la Syrie (SRP) et le Plan régional pour les réfugiés et la résilience (3RP) 2015-2016. Au total, l'objectif était de collecter 8,4 milliards de dollars.

L'an dernier, la conférence de bailleurs de fonds pour la Syrie avait généré 2,4 milliards de dollars de promesses, a rappelé le chef de l'ONU.

« Il n'y a pas de réponses simples à ce conflit impitoyable. Mais nous savons que la meilleure solution humanitaire pour mettre fin aux souffrances est une solution politique pour mettre fin à la guerre », a-t-il estimé. « Sans un accord politique fondé sur le Communiqué de Genève, l'ampleur et l'impact régional de la pire catastrophe humanitaire au monde ne feront qu'augmenter. Les Syriens nous regardent. Nous devons être à la hauteur ».

« Ce sont les Syriens et les communautés qui les accueillent qui subissent l'essentiel de la crise humanitaire. Après quatre ans, les gens sont exténués. Leurs ressources sont épuisées », a déclaré de son côté la Secrétaire générale adjointe des Nations Unies aux affaires humanitaires, Valerie Amos.

Selon elle, « la communauté internationale a échoué jusqu'à présent à trouver une solution politique et a échoué à éviter une escalade du conflit ». « Le fait que ce conflit ait duré si longtemps et avec des conséquences tellement dévastatrices est une tache sur la conscience collective du monde », a-t-elle ajouté.

« J'espère que les pays trouveront une façon de travailler ensemble, de tracer un chemin de sortie de crise. En même temps, nos efforts continueront de porter sur les gens qui ont besoin de notre soutien », a-t-elle dit.

Le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Antonio Guterres, a rappelé pour sa part que plus de 3,9 millions de Syriens sont réfugiés dans les pays voisins.

« Ils s'appauvrissent de plus en plus et deviennent de plus en plus vulnérables, leurs conditions de vie se détériorant de manière dramatique », a-t-il dit, soulignant que 2 millions de gens dépendent de l'assistance alimentaire pour leur survie.

« Si nous échouons à fournir un soutien adéquat aux réfugiés et aux communautés d'accueil et à renforcer leur résilience pour faire face aux pressions sur le long terme de cette crise de réfugiés de plus en plus longue, nous risquons de déstabiliser davantage l'ensemble de la région », a prévenu M. Guterres.