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L'ONU appelle l'Arabie saoudite à cesser la flagellation d'un blogueur

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein. Photo : ONU/Jean-Marc Ferré
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein. Photo : ONU/Jean-Marc Ferré

L'ONU appelle l'Arabie saoudite à cesser la flagellation d'un blogueur

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a appelé jeudi l'Arabie Saoudite à cesser la flagellation du blogueur Raif Badawi, qui a reçu 50 coups de fouet en public vendredi dernier et devait être fouetté à nouveau vendredi et chaque vendredi jusqu'à ce que sa condamnation à une peine de 1.000 coups de fouet soit entièrement purgée.

« La flagellation est, à mon avis, une forme de châtiment cruel et inhumain. Cette peine est interdite par le droit international des droits de l'homme, en particulier la Convention contre la torture, que l'Arabie saoudite a ratifiée », a déclaré M. Zeid. « J'appelle le roi d'Arabie saoudite à exercer son pouvoir de mettre fin à la flagellation publique en pardonnant M. Badawi, et à examiner d'urgence ce type de sanction extrêmement sévère ».

M. Badawi, un blogueur en ligne et militant, a été condamné pour avoir exercé pacifiquement son droit à la liberté d'opinion et d'expression. Il a été condamné à une peine de prison de dix ans, à 1.000 coups de fouet et à une amende de un million de riyals (266.000 dollars).

Le cas de ce blogueur fait partie d'une série de poursuites contre des militants de la société civile en Arabie saoudite. Lundi, une cour d'appel a confirmé la condamnation de l'avocat de M. Badawi, Waleed Abu Al-Khair, qui est accusé d'avoir offensé le pouvoir judiciaire et d'avoir fondé une organisation non autorisée. La peine de M. Al-Khair est passée de 10 à 15 ans en appel.

Le Comité des Nations Unies contre la torture, qui supervise la Convention contre la torture et les autres traitements cruels, inhumains ou dégradants, et le Comité des droits de l'homme, qui supervise la mise en œuvre du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ont à plusieurs reprises exprimé leurs préoccupations concernant l'utilisation de la flagellation par les États et ont appelé à son abolition.