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Les perspectives d'un retour aux négociations entre Israéliens et Palestiniens s'éloignent, selon l'ONU

Le Conseil de sécurité des Nations Unies. Photo ONU/Evan Schneider
Le Conseil de sécurité des Nations Unies. Photo ONU/Evan Schneider

Les perspectives d'un retour aux négociations entre Israéliens et Palestiniens s'éloignent, selon l'ONU

Loin d'apaiser le climat de défiance entre Israéliens et Palestiniens, les évènements récents réduisent davantage les perspectives d'une reprise des négociations dans un avenir proche, a déploré jeudi le Sous-Secrétaire général des Nations Unies aux affaires politiques par intérim, Jens Toyberg-Frandzen.

S'exprimant devant les membres du Conseil de sécurité de l'ONU à l'occasion d'une réunion sur la situation au Moyen-Orient, M. Toyberg-Frandzen a pris acte de l'échec du projet de résolution soumis au Conseil le 30 décembre dernier, dont le but était d'obtenir un accord sur la fin de l'occupation israélienne d'ici la fin de 2017.

Outre cet échec, le Sous-Secrétaire général a pointé du doigt, en signe de la détérioration récente des relations entre les parties, la décision d'Israël, le 3 janvier dernier, de geler environ 127 millions de dollars de recettes fiscales perçues au nom de l'Autorité palestinienne pour le mois de décembre 2014. « Nous demandons à Israël de procéder immédiatement au transfert des recettes fiscales », a-t-il déclaré, ajoutant que cette décision est contraire aux obligations du pays en vertu du protocole de Paris des Accords d'Oslo.

« Le Secrétaire général est inquiet de ce que les parties soient désormais engagées dans un cercle vicieux d'actions et de réactions, et invite les deux parties à s'abstenir de toute action susceptible d'exacerber les tensions existantes », a poursuivi M. Toyberg-Frandzen, tout en exhortant la communauté internationale à jouer un rôle plus actif pour promouvoir la solution de deux États et une paix durable.

Après près de cinq mois, a-t-il ajouté, le cessez-le-feu entre Israël et les Palestiniens de Gaza reste « dangereusement fragile ». Outre la situation sécuritaire à Gaza, qui montre des signes de détérioration grave, le Sous-Secrétaire général a mentionné un certain nombre de questions en suspens retardant la reconstruction du territoire.

L'une des questions les plus cruciales, a-t-il indiqué, est le paiement des salaires des employés de Gaza, point sur lequel M. Toyberg-Frandzen a déploré l'absence notable de progrès.

Le Sous-Secrétaire général a également regretté que les factions palestiniennes ne soient pas parvenues à surmonter leurs divisions et à s'accorder sur une voie à suivre pour le peuple palestinien, constatant que « le gouvernement de consensus national n'a pas encore pris le contrôle des institutions civiles et de la sécurité ainsi que des voies de passage frontalier de Gaza, et il n'y a toujours pas eu de progrès sur la réforme de la fonction publique ». De plus, a-t-il ajouté, la zone est confrontée à des pénuries énergétiques chroniques, rendu plus graves par les conditions hivernales actuelles.

Cette situation est d'autant plus préoccupante que les donateurs n'ont pas tenu leurs promesses de dons, faites il y a trois mois lors de la conférence du Caire, a regretté M. Toyberg-Frandzen.

« Pendant ce temps, la violence se poursuit dans les territoires occupés, y compris à Jérusalem-Est », a déclaré le Sous-Secrétaire général, ajoutant que 2014 avait été l'année la plus meurtrière depuis 2007 s'agissant du nombre Palestiniens tués par les forces israéliennes, et depuis 2008 concernant le nombre d'Israéliens tués dans des attaques palestiniennes.

Sur la question des colonies, M. Toyberg-Frandzen a condamné les affrontements quotidiens qui continuent d'avoir lieu entre Palestiniens et colons israéliens. « L'ONU réitère son appel aux autorités israéliennes de geler et d'inverser toutes les activités de colonisation dans le territoire occupé », a-t-il déclaré.

Constatant en conclusion que l'évolution actuelle du conflit semble fermer la porte à tout espoir d'un retour aux pourparlers de paix dans l'immédiat, le Sous-Secrétaire général a exhorté « les Palestiniens et les Israéliens à emprunter la voie qui conduit à une solution négociée du conflit sur la base d'une solution des deux Etats afin qu'Israël et la Palestine puissent vivre côte à côte dans la paix et la sécurité ».