Myanmar: un expert de l'ONU salue la libération de prisonniers politiques supplémentaires
« Lorsque je pense qu'au début de mon mandat, il y avait plus de 1.900 prisonniers politiques, je constate que des progrès considérables ont été réalisés. Aujourd'hui nous en comptons moins de 50 », explique M. Quintana dans un communiqué de presse.
L'expert a notamment salué le travail du Comité d'examen de la détention, créé par le gouvernement en février 2013 pour identifier les prisonniers politiques restants, et réitéré son appel pour que ce comité soit habilité à suivre les cas des prisonniers libérés.
Pour M. Quintana, la pratique qui consiste à arrêter et incarcérer les personnes qui expriment publiquement des opinions dissidentes s'est enracinée pendant cinq décennies de dictature militaire.
« La transition vers la démocratie et l'instauration d'une véritable liberté d'expression prendra du temps. Les libérations d'aujourd'hui représentent un pas en avant, mais celui-ci doit être suivi de réformes judiciaires », a affirmé M. Quintana.
Parmi les personnes libérées aujourd'hui, se trouve le défenseur des droits de l'homme Moe Tway, que M. Ojea Quintana avait rencontré lors de ses précédentes missions dans le pays. Cet homme faisait partie d'un groupe de six militants condamnés le 21 novembre 2013 à une peine d'emprisonnement d'un mois après leur participation à une manifestation pacifique en décembre dernier au sujet de l'exploitation d'une mine de cuivre.
Ces six individus avaient ont été condamnés en vertu d'une loi qui prévoit une peine pouvant aller jusqu'à un an de prison et une amende de 30.000 kyats (environ 30 dollars) pour toute personne qui participe à une manifestation sans autorisation préalable des autorités.
M. Ojea Quintana affirme que si le gouvernement peut tenir sa promesse de libérer tous les prisonniers politiques d'ici la fin de l'année et de modifier cette loi, il se mettra « sur la bonne voie », alors que le Myanmar assumera en 2014 la présidence de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE) et de sa Commission intergouvernementale des droits de l'homme.