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Myanmar : les prisonniers d'opinion doivent être libérés sans condition, selon un expert de l'ONU

Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme au Myanmar, Tomás Ojea Quintana. Photo ONU/Pierre-Michel Virot
Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme au Myanmar, Tomás Ojea Quintana. Photo ONU/Pierre-Michel Virot

Myanmar : les prisonniers d'opinion doivent être libérés sans condition, selon un expert de l'ONU

Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l'homme au Myanmar, Tomás Ojea Quintana, a salué mercredi la dernière amnistie présidentielle en date du 8 octobre, qui a donné lieu à la libération de 56 prisonniers d'opinion, tout en exprimant sa préoccupation quant à la poursuite des arrestations de militants et aux conditions dans lesquelles elles se déroulent.

« Je félicite le gouvernement de cette nouvelle amnistie et me réjouit de la libération de ces personnes injustement emprisonnées sous le régime militaire précédent », déclare M. Ojea Quintana dans un communiqué de presse. « Ces libérations ne sont pas seulement importantes pour les victimes et leurs familles, mais aussi pour le processus de transition démocratique et la réconciliation nationale. »

« Toutefois, la libération des prisonniers d'opinion devrait avoir lieu immédiatement et sans conditions», a estimé l'expert, faisant observer que le Code pénal du Myanmar permet de fixer des conditions à la libération des prisonniers, comme l'exécution de la peine restante si le Président du pays juge que les conditions de la libération ont été rompues.

« Il faut également mettre fin aux obstacles administratifs qui entravent la liberté des anciens prisonniers de se réinstaller dans d'autres états et régions du Myanmar, de briguer des postes dans la fonction publique, ainsi que d'acquérir des passeports et des permis de travail », poursuit M. Quintana. « La libération de prisonniers d'opinion doit être sans condition. »

L'expert exprime également son inquiétude devant d'autres arrestations, politiquement motivées selon lui, notamment de personnes parties à des litiges fonciers. « Ces libérations doivent être assorties de réformes législatives pour veiller à ce que de nouveaux prisonniers de conscience ne prennent pas la place des anciens. »

« Il y a aussi d'autres affaires qui doivent figurer dans l'engagement pris par le Président de libérer tous les prisonniers politiques du pays d'ici à la fin de l'année, y compris quatre employés d'ONG détenus arbitrairement dans la prison de Bathedaung depuis plus d'un an, ainsi que des défenseurs des droits de l'homme dans l'État de Rakhine , comme Tun Aung Kyaw et U Hla Aung, détenus depuis juin 2012 et juillet 2013, respectivement », a-t-il dit .

Le 24 octobre 2013, le Rapporteur spécial présentera son dernier rapport sur la situation des droits de l'homme au Myanmar à l'Assemblée générale à New York.