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Des experts de l'ONU exhortent l'Espagne à soutenir les familles de victimes de disparitions forcées

Logo du Bureau du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme.
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Des experts de l'ONU exhortent l'Espagne à soutenir les familles de victimes de disparitions forcées

Le groupe de travail des Nations Unies sur les disparitions forcées ou involontaires a appelé lundi le gouvernement espagnol à accélérer la réponse aux familles des milliers de disparus pendant la guerre civile et la dictature franquiste, insistant quant au fait qu'il ne saurait y avoir d'impunité pour ces crimes.

« L'État doit assumer sa responsabilité et s'engager plus activement auprès de milliers de familles qui cherchent à savoir ce qu'il est advenu de leurs proches disparus pendant la guerre civile et la dictature », ont déclaré les experts du groupe, au terme d'une mission en Espagne.

Jasminka Dzumhur et Ariel Dulitzky, deux des cinq membres du groupe, se sont rendus à Madrid, en Catalogne, au Pays basque et en Andalousie, où ils ont rencontré des responsables gouvernementaux, des proches de victimes et des représentants de la société civile.

Le groupe de travail s'est entretenu avec des centaines de membres de familles de disparus, qui ont exprimé leur frustration devant les obstacles administratifs et les difficultés auxquelles ils se heurtent pour accéder aux informations indispensables pour faire la lumière sur les circonstances dans lesquelles leurs proches ont disparu, ont expliqué Mme Dzumhur et M. Dulitsky.

«Compte-tenu du temps qui s'est écoulé et de l'âge avancé d'une grande partie des témoins et de proches des victimes, il est urgent que l'État réponde enfin à leurs revendications immédiatement », ont-ils plaidé.

Bien que l'Espagne soit redevenue une démocratie, le gouvernement a pris des mesures « limitées » pour établir les faits et rendre justice aux victimes et à leurs familles, notamment en versant des dommages. Les progrès réalisés jusqu'à présent l'ont été principalement grâce à des initiatives prises par les proches de victimes ou d'organisations de la société civile.

« Il est regrettable qu'une impunité prévale pour les cas de disparitions forcées qui ont eu lieu pendant la guerre civile et la dictature. Il n'y a pas enquête pénale en cours et personne n'a été condamné pour ces crimes », ont dénoncé les experts.

Parmi les défis que doivent surmonter les familles des victimes figurent la loi d'amnistie, toujours en vigueur, l'absence de loi sur l'accès à l'information, les difficultés d'accès aux archives et l'absence d'un service national pour la recherche de personnes disparues.