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Le Canada demande la reconnaissance des violences sexuelles en situation de conflit comme un crime de guerre

Le Ministre des Affaires étrangères du Canada, John Baird.
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Le Ministre des Affaires étrangères du Canada, John Baird.

Le Canada demande la reconnaissance des violences sexuelles en situation de conflit comme un crime de guerre

Le Canada souhaite centrer ses efforts sur l'obtention de résultats tangibles pour la famille humaine, a déclaré lundi le Ministre des affaires étrangères de ce pays, John Baird, à la tribune de l'Assemblée générale des Nations Unies.

« Les milliards de personnes victimes de la faim, du manque d'accès à l'eau potable, de déplacements ou qui ne savent ni lire, ni écrire ne se préoccupent guère de choses comme le nombre de membres qui siègent au Conseil de sécurité. Mais ils ont besoin de savoir que leurs frères et sœurs dans la confrérie humaine les accompagneront pour sortir des ténèbres », a affirmé M. Baird.

« Paix, prospérité et liberté sont les conditions recherchées par les communautés humaines depuis l'aube de l'histoire. Vivre en paix, vivre de manière prospère, vivre en liberté. Parmi ces priorités, la paix représente l'objectif primordial des Nations Unies », a-t-il ajouté.

Il ne s'est pas écoulé une journée, depuis la création de l'Organisation des Nations Unies, sans que la famille humaine ne soit affligée par une guerre quelque part sur la planète, a poursuivi le Ministre des affaires étrangères, ajoutant que « ce sont toujours les personnes les plus vulnérables qui souffrent le plus et beaucoup trop souvent, à savoir les femmes ».

« Dans un contexte de guerre, le viol et les violences sexuelles graves représentent un crime de guerre. J'ai rencontré des filles qui ont précisément été victimes de ce crime de guerre, et leurs histoires sont horribles », a déploré M. Baird, ajoutant que « les criminels de guerre en cause doivent être identifies, pourchassés, poursuivis en justice et punis ».

Plus tôt cette année, le Canada et d'autres pays du G-8 ont convenu de traiter les violences sexuelles en situation de conflit comme une violation des Conventions de Genève. La lutte pour éliminer ce crime a été pilotée par des femmes, notamment la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit, Zainab Hawa Bangura.

« Chaque année, des millions de jeunes filles, certaines ayant à peine neuf ans, sont forcées de se marier. Depuis que j'ai pris parole, 100 enfants ont été victimes d'un mariage force. Chaque heure, 1100 enfants sont victimes de cette situation, soit plus de 26,000 chaque jour », a indiqué le Ministre des affaires étrangères.

« Les effets néfastes d'un mariage forcé précoce sont bien documentés et indéniables. Un mariage forcé précoce nuit à la santé, met fin à l'éducation, détruit les opportunités et enracine les jeunes femmes dans une vie de pauvreté », a-t-il dénoncé.

Aucun pays n'est à l'abri de ce fléau, selon M. Baird, pour qui il s'agit là d'un problème d'ampleur mondiale. « Il convient d'agir pour améliorer la santé des mères, des nouveau-nés et des enfants, afin de pouvoir réduire le nombre de décès », a-t-il exhorté.

« Bien que ces efforts pour éliminer la violence sexuelle dans les conflits, éliminer le mariage forcé précoce et améliorer la santé des mères et des nouveau-nés soient essentiels, nous devons faire plus que réagir en cas de crise. Nous devons investir dans les opportunités pour les femmes et les jeunes filles », a souhaité M le Ministre des affaires étrangères canadien.

« Nous devons nous assurer que les femmes participent à part entière dans toutes les sphères de nos sociétés et dans tous les pays des Nations Unies », a déclaré M. Baird en conclusion. « Cela nous aidera à bâtir un monde plus fort, plus sûr, plus prospère et plus paisible. »