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L'équipe d'experts de l'ONU sur les armes chimiques quitte la Syrie au terme d'une mission de six jours

Le scientifique suédois Åke Sellström, l'équipe, chef de l'équipe de l'ONU sur les allégations d'utilisation d'armes chimiques en Syrie, avec d'autres membres, dans un aéroport de La Haye.
OIAC/Henry Arvidsson (photo d'archive)
Le scientifique suédois Åke Sellström, l'équipe, chef de l'équipe de l'ONU sur les allégations d'utilisation d'armes chimiques en Syrie, avec d'autres membres, dans un aéroport de La Haye.

L'équipe d'experts de l'ONU sur les armes chimiques quitte la Syrie au terme d'une mission de six jours

L'équipe des Nations Unies chargée d'enquêter sur les allégations d'utilisation d'armes chimiques en Syrie a quitté le pays au terme d'une mission de six jours, a annoncé lundi un porte-parole du Secrétaire général de l'ONU, Martin Nesirky.

« L'équipe va désormais amorcer la phase de finalisation de son rapport, qu'elle espère rendre disponible d'ici fin octobre », a déclaré M. Nesirky, lors d'un point de presse donné à New York.

Dirigée par le scientifique suédois Åke Sellström, l'équipe a pour mandat d'évaluer toutes les informations à sa disposition relatives à l'ensemble des allégations formulées par les États membres, dans le but de préparer son rapport final.

Ces allégations portent essentiellement sur l'incident en date du19 mars à Khan al-Asal, signalé pour la première fois par la Syrie, puis par d'autres États membres. Comme convenu précédemment avec la Syrie, les allégations faisant l'objet de l'enquête comprennent également l'incident du 13 avril à Sheikh Maqsud, rapporté par les Etats-Unis, et celui du 29 avril à Saraqueb, signalé par la France et le Royaume-Uni.

L'équipe a en outre continué d'assurer un suivi avec le gouvernement syrien et d'évaluer les informations fournies par ce dernier au sujet de trois autres incidents, à Bahhariyeh, Jobar et Sahnaya, qui se sont produit les 22, 24 et 25 août derniers, respectivement.

Lors d'un premier déplacement en Syrie le mois précédent, l'équipe, assistée par des experts de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), a réuni « des preuves claires et convaincantes » de l'utilisation de gaz sarin lors d'un incident survenu le 21 août à la Ghouta, en banlieue de Damas, au cours duquel des centaines de personnes ont été tuées.

À l'aune de ces conclusions, le Conseil de sécurité des Nations Unies a appelé vendredi dernier à l'élimination des armes chimiques en Syrie, tout en approuvant un plan diplomatique en faveur de négociations de paix menées par les Syriens eux-mêmes.

Adoptée à l'unanimité des 15 membres du Conseil, la résolution appelle notamment à la mise en œuvre des procédures établies par l'OIAC « pour la destruction rapide du programme d'armes chimiques de la République arabe syrienne et la stricte vérification de cette destruction ».

« Aucune partie en Syrie ne devrait utiliser, développer, produire, acquérir, stocker, conserver ou transférer des armes chimiques », a repris le porte-parole lors de son point de presse, ajoutant que le non-respect de la résolution du Conseil porterait à conséquence, en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, qui prévoit de possibles sanctions ou des mesures coercitives plus importantes.

Plus de 100.000 personnes ont été tuées depuis le début du conflit syrien en mars 2011 ; environ 2 millions de personnes ont fui vers les pays voisins pour des raisons de sécurité, et près de 4 millions ont été déplacées à l'intérieur des frontières syriennes.