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Le Congo met en garde contre les risques de «somalisation» de la République centrafricaine

Le Ministre des affaires étrangères et de la coopération de la République du Congo, Basile Ikouebe.
ONU/Paulo Filgueiras
Le Ministre des affaires étrangères et de la coopération de la République du Congo, Basile Ikouebe.

Le Congo met en garde contre les risques de «somalisation» de la République centrafricaine

Le Ministre des affaires étrangères et de la coopération de la République du Congo a déclaré vendredi qu'il fallait à tout prix éviter des situations de « vide » de pouvoir, terreaux fertiles des groupes subversifs, comme en témoigne selon lui l'exemple de la République centrafricaine (RCA).

« Voilà pourquoi, en Afrique centrale, les États membres de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC) ont promptement réagi au risque de 'somalisation' de la RCA », a précisé Basile Ikouébé devant l'Assemblée générale des Nations Unies, qui en est au quatrième jour de son débat général.

Aussi a-t-il exhorté la communauté internationale à se mobiliser aux côtés de la République centrafricaine, à lui prêter assistance sur les plans politique, sécuritaire, économique et financier dans le cadre d'une transition qu'il a souhaitée aussi réussie que celle du Mali.

M. Ikouébé a également rappelé qu'une force internationale de soutien au retour à la stabilité en Centrafrique, la MISCA, placée sous conduite africaine, était en train de se mettre en place, avant d'encourager le Conseil de sécurité à adopter rapidement une résolution à l'appui de cette initiative.

« En tant que médiateur et Président du Comité de suivi de cette crise, le Congo se félicite d'une évolution aussi encourageante mais insiste pour joindre l'acte à la parole. »

La République du Congo, a-t-il ajouté, se félicite en outre des conclusions de la deuxième réunion des États parties à l'Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région des Grands Lacs, qui a eu lieu a New York le 23 septembre, tout en appelant à l'aboutissement des pourparlers de Kampala.

M. Ikouébé a ensuite fustigé les disparités qui prévalent au sein d'un même pays et entre pays riches et pauvres, et qui continuent de faire obstacle à la justice sociale. « Si les progrès enregistrés par une quarantaine de pays en développement ont permis un certain rééquilibrage en ce domaine, comme l'indique le rapport de 2013 sur le développement humain, les fruits de la croissance restent néanmoins inégalement répartis.

« Il est peu probable que la plupart des pays africains réussissent à réaliser les Objectifs du Millénaire de développement d'ici 2015 », a affirmé M. Ikouébé. « Le Congo a enregistré des progrès significatifs dans les domaines de l'éducation et de la santé maternelle et de l'enfant, mais a également connu une certaine lenteur dans la lutte contre la pauvreté et la création d'emplois décents ».

L'optimisme est selon lui de rigueur d'ici 2015, compte tenu de la stabilité et de la consolidation du processus démocratique dans son pays, a dit le Ministre, mais aussi d'un plan national de développement axé sur la modernisation et l'industrialisation, qui devrait porter les taux de croissance à 12,3% en 2014 et à14,8% en 2015.

Pour l'après 2015, M. Ikouébé a réitéré l'engagement constant du Congo en faveur de la promotion du développement durable, tant aux niveaux national que régional et international.

« Après avoir fait entendre la voix de l'Afrique tout au long du processus de Rio+20, le Congo poursuit son engagement au sein du groupe de travail ouvert sur les OMD », a conclu le Ministre.