La Procureur de la CPI se félicite des inculpations de plusieurs responsables présumés de violences en Guinée
Dans une déclaration faite à la veille des élections législatives guinéennes, reflétant les efforts de son Bureau pour encourager des procédures judiciaires à l'échelle nationale, Mme Bensouda a exprimé le souhait que justice soit rendue aux victimes de ces évènements « dans les meilleurs délais possibles ».
Le 28 septembre marquera en effet le quatrième anniversaire des évènements tragiques qui se sont produits au stade national de Conakry, « au cours desquels de graves crimes relevant de la compétence de la Cour pénale internationale ont été commis à l'encontre de la population civile ».
Ce jour-là, un meeting politique organisé par un rassemblement de l'opposition politique, au Stade du 28 septembre, tourne au bain de sang : des centaines de personnes sont tuées par des hommes en uniforme, tandis que des violences inouïes, notamment sexuelles, sont perpétrées contre des femmes.
Depuis, le Bureau du Procureur s'est rendu à Conakry à plusieurs reprises afin de s'informer de l'évolution de l'enquête menée par les autorités guinéennes, conformément à sa volonté d'encourager la complémentarité entre la compétence de la CPI et celle des juridictions nationales.
« Dans le même temps, mon Bureau souhaite ardemment que les évènements dramatiques du 28 septembre 2009 ne se reproduisent jamais. À l'approche de ces élections tant attendues, la tension est palpable dans les rues de Conakry et dans le reste du pays. Dans ce contexte, les appels au calme et à la retenue lancés par les responsables politiques, toutes tendances confondues, sont particulièrement bienvenus. »
Les élections législatives de demain ont été reportées à plusieurs reprises.
Rappelant que quiconque s'employant « à instiller la violence, à ordonner, solliciter, encourager ou à contribuer de toute autre manière à la commission de crimes relevant de sa compétence s'expose à des poursuites devant la Cour pénale internationale », Fatou Bensouda a ajouté : « Il n'y aura pas d'impunité pour les crimes internationaux commis en Guinée. »