L'actualité mondiale Un regard humain

Le président iranien favorable à une solution politique concertée sur le dossier du nucléaire

Le Président de la République islamique d'Iran, Hassan Rouhan.
ONU/Sarah Fretwell
Le Président de la République islamique d'Iran, Hassan Rouhan.

Le président iranien favorable à une solution politique concertée sur le dossier du nucléaire

Récusant la notion selon laquelle son pays constituerait une menace pour la sécurité mondiale, le Président iranien, Hassan Rouhani, a affirmé mardi son engagement en faveur de la paix et du multilatéralisme, tout en réitérant le droit de l'Iran de développer un programme nucléaire à des fins exclusivement civiles.

« Les récentes élections iraniennes sont l'exemple vivant du choix d'espoir, de rationalité et de modération effectué par le noble peuple d'Iran. La réalisation de la démocratie, compatible avec la religion, et la transition pacifique du pouvoir exécutif sont la preuve que l'Iran est une ancre de stabilité dans un océan d'instabilités régionales », a déclaré le Président, élu en août dernier, dans son allocution au débat général de l'Assemblée, qui a débuté aujourd'hui.

Rappelant son engagement en faveur « d'une paix durable, de la stabilité, de la résolution pacifique des conflits et de l'élection comme seule source légitime du pouvoir politique », M. Rouhani a déploré que « certains acteurs internationaux aient toujours recours à des moyens archaïques et inefficaces dans le but d'asseoir leur supériorité et leur domination », en particulier l'utilisation de la force militaire.

« L'ignorance des différences entre les sociétés et les valeurs occidentales mondialisées, présentées comme universelles, est la manifestation de ce même état d'esprit », a-t-il déploré, tout en ajoutant que la persistance d'une mentalité de Guerre froide et d'une vision bipolaire du monde procèdent d'une logique similaire et contribuent à déstabiliser la communauté internationale.

Ce discours de propagande, a poursuivi le Président iranien, a donné naissance à une représentation caricaturée du monde et à l'invention de menaces internationales imaginaires. « L'une d'entre elles est la supposée 'menace iranienne', utilisée pour justifier un long catalogue de crimes et de pratiques catastrophiques sur les trois dernières décennies », a affirmé M. Rouhani, faisant notamment référence à la vente d'armes chimiques au régime de Saddam Hussein en Irak et au soutien financier apporté aux Talibans et à Al-Qaïda en Afghanistan.

« L'Iran ne représente absolument aucune menace pour la sécurité de la région et du monde », a insisté le Président iranien.

Sur la question syrienne, s'il a condamné l'usage avéré d'armes chimiques et la tragédie humaine qui en a résulté, M. Rouhani a également salué la signature récente par la Syrie de la Convention sur les armes chimiques.

Tout en mentionnant la responsabilité d'autres acteurs régionaux et internationaux dans le conflit syrien, dont les actions ont contribué à la militarisation de la région, le Président iranien a prévenu que la question de l'accès des groupes terroristes extrémistes à de telles armes chimiques constitue le plus grand danger pour la région et devra être pris en compte dans tout plan de désarmement.

La République islamique d'Iran a l'intention de coopérer avec la communauté internationale afin de trouver une solution politique au dossier du nucléaire iranien, a déclaré M. Rouhani, insistant toutefois sur le fait que tout accord bilatéral ou multilatéral devra impérativement s'établir sur la base des deux principes suivants : le programme nucléaire iranien poursuivra exclusivement et sans ambigüité des fins pacifiques ; et l'Iran bénéficie du droit inaliénable d'enrichir de l'uranium et de disposer de la technologie nucléaire, dans le respect du premier principe.

« L'arme nucléaire ainsi que toute autre arme de destruction massive n'ont aucune place dans la doctrine de sécurité et de défense iranienne et sont en contradiction avec nos convictions religieuses et éthiques fondamentales » a ajouté le Président iranien.

Se disant prêt à travailler « d'égal à égal » avec les États-Unis, « à condition que ces derniers s'abstiennent de suivre les intérêts bellicistes de groupes de pression », de façon à mettre un terme aux différents opposants les deux pays sur ce dossier, M. Rouhani a soumis en conclusion à la considération de l'Assemblée générale un nouveau projet intitulé « the World Against Violence and Extremism (WAVE), let us join this WAVE ».