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Syrie : de retour du G20, Ban réfléchit aux propositions qu'il compte faire au Conseil de sécurité

Le Secrétaire général Ban Ki-moon (Photo d'archive).
ONU/Mark Garten
Le Secrétaire général Ban Ki-moon (Photo d'archive).

Syrie : de retour du G20, Ban réfléchit aux propositions qu'il compte faire au Conseil de sécurité

Le Secrétaire général Ban Ki-moon a déclaré lundi que deux ans et demi de conflit en Syrie avait plongé le Conseil de sécurité dans une « paralysie embarrassante », annonçant son intention de faire des propositions aux 15 membres de cet organe pour parvenir à une solution politique.

Pour sa toute première conférence de presse depuis son retour à New York du Sommet du G20 à Saint-Pétersbourg, M. Ban a indiqué que si l'utilisation d'armes chimiques en Syrie lors d'un incident remontant au 21 août était confirmée par l'équipe d'experts des Nations Unies, il s'agirait d'un « crime odieux » exigeant une action de la part de la communauté internationale.

« Si le rapport du Professeur Sellström confirme le recours à des armes chimiques, il s'agirait d'une situation à laquelle le Conseil de sécurité devrait certainement répondre en faisant preuve d'unité et qui en effet appellerait à une condamnation universelle », a indiqué M. Ban aux journalistes.

Le patron de l'ONU a précisé qu'il étudiait d'ores et déjà « un certain nombre de propositions […] à présenter au Conseil de sécurité » au moment de lui transmettre les conclusions du rapport des experts.

L'une d'entre elles consisterait à demander au Conseil d'exiger le transfert immédiat des stocks syriens d'armes chimiques sur des sites où elles pourraient être entreposées puis détruites, a-t-il expliqué. Il a aussi exhorté Damas à rejoindre l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques.

La Syrie n'est pas partie à la Convention pour l'interdiction des armes chimiques, mais à un Protocole de 1925, qui interdit l'usage d'armes chimiques et biologiques.

Répondant à une question sur les délais dans lesquels les Nations Unies pourraient agir si la Syrie donnait son accord sur le principe d'une mise sous contrôle de son arsenal chimique, le Secrétaire général a déclaré qu'il était certain que la communauté internationale serait en mesure « d'agir très rapidement ».

Les échantillons biomédicaux et environnementaux prélevés par l'équipe d'experts des Nations Unies sur le site présumé d'une attaque sont en cours d'analyse par des laboratoires européens. Les résultats seront communiqués au Secrétaire général, qui les transmettra ensuite aux 193 États membres de l'Organisation.

M. Ban a réitéré aux journalistes l'importance de faire preuve d'unité pour convoquer la Conférence de Genève II, qui réunirait les parties syriennes, ainsi que les Etats-Unis, la Fédération de Russie et les Nations Unies dans l'espoir de parvenir à une solution politique au conflit.

Une solution politique est en effet la « seule option viable à l'heure actuelle », a assuré le chef de l'ONU, ajoutant que le Représentant spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue arabe, Lakdhar Brahimi, avait œuvré au rapprochement de Moscou et de Washington sur ce dossier lors du Sommet du G20.

Le conflit en Syrie a dominé les pourparlers du G20 « comme aucune autre ne l'a jamais fait », a-t-il assuré. Parmi les autres sujets débattus par les 20 pays les plus développés du monde, figuraient la croissance, la création d'emplois, le commerce et l'investissement.

M. Ban s'est déclaré encouragé par la réponse à son appel au renforcement des actions à l'appui des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), à définir l'agenda de développement post-2015 et à relever les défis posés par les changements climatiques, autant de questions qui seront de nouveau soulevées dans le cadre et en marge du débat général de l'Assemblée générale, à la fin du mois de septembre.