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Centrafrique: sur fond d'insécurité, les agences humanitaires de l'ONU renforcent leurs opérations

Des personnes attendent une distribution alimentaire du PAM en République centrafricaine.
PAM/Sayaka Sato
Des personnes attendent une distribution alimentaire du PAM en République centrafricaine.

Centrafrique: sur fond d'insécurité, les agences humanitaires de l'ONU renforcent leurs opérations

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a indiqué vendredi que la situation sécuritaire en République centrafricaine (RCA) s'est considérablement détériorée au cours des dernières semaines. Des incidents violents se multiplient dans la capitale Bangui et ailleurs dans le pays et les agences humanitaires de l'ONU sont visées par des attaques et des pillages par des groupes armés.

En Août, l'assistance aux personnes déplacées du PAM devrait atteindre 81.000 bénéficiaires, y compris pour la distribution de semences aux agriculteurs. Les besoins restent considérables et le PAM estime avoir besoin de 3.830 tonnes de denrées alimentaires pour subvenir aux besoins de 118.500 personnes supplémentaires.

« Le 21 août, le Cameroun a fermé sa frontière avec la RCA suite à une attaque de la Séléka dans la ville frontalière camerounaise de Toktoyo, causant la mort d'un officier de police. La fermeture de la frontière risque d'avoir un impact sur l'acheminement de denrées alimentaires du PAM de Douala à Bangui, ainsi que sur l'économie locale », a expliqué la porte-parole du PAM, Elisabeth Byrs, lors d'un point de presse à Genève.

De son côté, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a rappelé que des milliers de personnes, principalement des femmes et des enfants des quartiers de la capitale particulièrement affectés par la violence, s'étaient réfugiés à l'Aéroport international de Bangui.

Le porte-parole du HCR, Adrian Edwards, a affirmé que les gens ont commencé à quitter l'aéroport et retourner dans leurs quartiers mais que la formation de groupes d'autodéfense était une préoccupation nouvelle.

La République centrafricaine a connu une reprise des violences en décembre dernier, lorsque la coalition rebelle Séléka a lancé une série d'attaques. Un accord de paix a été conclu en janvier, mais les rebelles se sont de nouveau emparés de la capitale Bangui en mars, et forçés le Président François Bozizé à prendre la fuite.

Les récents combats ont affaibli davantage les services les plus élémentaires dans le pays et aggravé la situation humanitaire déjà désastreuse. La crise humanitaire affecte l'ensemble de la population, soit 4,6 millions de personnes, dont la moitié sont des enfants. Actuellement, 1,6 millions de personnes ont urgemment besoin d'assistance, notamment une aide alimentaire, la protection, accès aux soins de santé, à l'eau potable, à l'assainissement et au logement.