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L'UNESCO réitère son appel à mettre fin aux destructions du patrimoine culturel syrien

Le Comité du patrimoine mondial a placé la vieille ville de Damas et les cinq autres sites syriens du patrimoine mondial sur la liste du patrimoine mondial en danger.
UNESCO/Ron Van Oers
Le Comité du patrimoine mondial a placé la vieille ville de Damas et les cinq autres sites syriens du patrimoine mondial sur la liste du patrimoine mondial en danger.

L'UNESCO réitère son appel à mettre fin aux destructions du patrimoine culturel syrien

La Directrice générale de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), Irina Bokova, a appelé jeudi toutes les parties prenantes au conflit en Syrie à sauvegarder le patrimoine culturel du pays et à prendre les mesures qui s'imposent afin d'éviter d'autres destructions.

L'appel de la Directrice générale fait suite à une réunion d'experts qui s'est tenue au siège de l'agence onusienne, à Paris, dont l'objectif était d'explorer les différentes pistes afin d'éviter des pertes supplémentaires et de réparer les dégâts quand ce sera possible et dans les zones où ce sera possible.

« L'UNESCO est prête à utiliser son expertise et ses réseaux pour aider le peuple syrien à préserver son patrimoine culturel exceptionnel », a déclaré Mme Bokova. « La protection du patrimoine est indissociable de la protection des populations, car le patrimoine véhicule les valeurs et les identités d'un peuple. »

« Il a été question aujourd'hui des dégâts importants déjà infligés au patrimoine en Syrie. La destruction de sites comme le souk historique d'Alep, qui a fait la une des médias du monde entier, reflète l'inquiétude et la désolation des gens partout dans le monde. »

« J'exhorte toutes les parties en présence à prendre les mesures nécessaires pour éviter que des dommages supplémentaires soit infligés à ce patrimoine qui compte parmi les plus précieux du monde islamique. »

Présidée par Irina Bokova, la réunion a rassemblé notamment le Représentant spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, le Directeur général du Centre international d'études pour la conservation et la restauration des biens culturels (ICCROM), Stefano de Caro, ainsi que des représentants d'Interpol, la plus grande organisation internationale de police au monde, de l'Organisation mondiale des douanes, de l'Union européenne et des experts de l'UNESCO.

« Le passé de la Syrie est menacé, au même titre que son présent et son avenir », a déclaré M Brahimi. « Je peux en témoigner et me faire l'écho de votre message auprès des dirigeants que je rencontre. »

À l'issue de la réunion, il a été décidé que l'UNESCO poursuivrait son travail de sensibilisation et de partage d'information relative au statut du patrimoine syrien, notamment les six sites du pays inscrits sur la Liste du patrimoine mondial, les sites archéologiques importants, le patrimoine mobilier, présents notamment dans les musées et dans d'autres collections.

L'UNESCO a organisé des formations à destination des professionnels du patrimoine syriens et de la région en vue de protéger les biens culturels et les collections de la destruction, du pillage et du trafic illégal. Elle a également communiqué l'information dont elle disposait sur les dégâts causés à tous les types de patrimoine afin d'alerter les services des douanes et les marchands d'art sur le patrimoine volé et permettre le respect de l'interdiction internationale du commerce des biens pillés.

« Il n'y a pas de culture sans peuple, ni de société sans culture » a déclaré la Directrice générale à la clôture de la réunion.