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Les semaines à venir cruciales pour une solution en Syrie et la reprise des pourparlers israélo-palestiniens, selon l'ONU

Le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Robert Serry.
ONU/Paulo Filgueiras
Le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Robert Serry.

Les semaines à venir cruciales pour une solution en Syrie et la reprise des pourparlers israélo-palestiniens, selon l'ONU

Alors que l'attention de communauté internationale est bien évidemment tournée vers la crise syrienne et les moyens de son règlement, le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Robert Serry, a rappelé mercredi qu'il était également important de pas perdre de vue l'objectif d'un retour à des négociations significatives entre Israéliens et Palestiniens.

« S'il y a une très grande urgence à mettre fin au conflit en Syrie, il serait, dans le même temps, erroné et dangereux de penser que la résolution du conflit israélo-palestinien est de moindre importance », a prévenu le Coordonnateur spécial à l'occasion de l'exposé mensuel du Secrétariat devant le Conseil de sécurité sur la situation au Moyen-Orient.

M. Serry a en conséquence exhorté les dirigeants israéliens et palestiniens à reprendre leurs pourparlers pour une solution à deux États, au risque de « laisser passer la légère ouverture qui leur est offerte ces derniers mois ».

« Alors que les prochaines semaines seront capitales pour le lancement d'une initiative de paix, j'espère que les Israéliens et les Palestiniens se saisiront de ce moment d'opportunité, qu'ils ne peuvent pas se permettre de laisser passer », a-t-il expliqué.

M. Serry a ensuite indiqué que le réengagement des États-Unis et l'investissement personnel du Secrétaire d'Etat américain, John Kerry, constituaient des signes encourageants, de même que l'importante visite d'une délégation arabe à Washington le 29 avril dernier qui témoigne de l'intérêt renouvelé des acteurs régionaux et de la validité de l'Initiative de paix arabe.

Ban Ki-moon, pour sa part, avait vivement encouragé les efforts actuels en faveur d'une reprise des pourparlers de paix et exprimé son espoir d'une initiative de paix prochaine « substantielle », lors d'échanges téléphoniques qu'il avait eus avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu et le Président de la Palestine, Mahmoud Abbas, la semaine dernière. Le patron de l'ONU avait également souligné l'importance pour les parties de créer les conditions favorables à la reprise de négociations robustes.

« Le risque pour les deux parties est clair. Il est crucial qu'elles combattent les tendances négatives enregistrées sur le terrain et prennent des mesures propres à restaurer la confiance», a souligné le Coordonateur spécial.

M. Serry a ensuite fait part de plusieurs incidents, intervenus début mai, autour de la question de Jérusalem, en particulier des restrictions d'accès imposées par Israël aux lieux saints et des détentions temporaires. Il s'est ainsi fait l'écho des préoccupations de M. Ban qui a rappelé la nécessité de respecter la liberté religieuse et de ménager à tous les croyants l'accès à leurs sites sacrés.

« Le Secrétaire général continue de penser que la question du statut de Jérusalem doit être réglée par la négociation, en tant que capitale de deux États vivant côte à côte », a rappelé le Coordonateur spécial, avant d'aborder la situation en Cisjordanie. M. Serry a ainsi souligné que les heurts entre colons et Palestiniens s'étaient intensifiés, entraînant la mort d'un colon israélien. « C'est la première fois qu'un colon est tué par un Palestinien depuis septembre 2011 », a-t-il déploré.

Enfin, alors que la crise en Syrie met le Liban sous une pression croissante sur le plan économique, politique et sécuritaire, M. Serry a estimé « essentiel » qu'un nouveau gouvernement soit mis en place sans délai et qu'un accord puisse garantir la tenue prochaine d'élections parlementaires