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Sri Lanka : après la publication d'un rapport, l'ONU s'engage à améliorer sa réponse aux situations de conflit

La Chef de cabinet du Secrétaire général, Susana Malcorra (à droite) aux côtés du Président du groupe de contrôle interne sur le rôle des Nations Unies au Sri Lanka en 2009, Charles Petrie. Photo ONU/Rick Bajornas
La Chef de cabinet du Secrétaire général, Susana Malcorra (à droite) aux côtés du Président du groupe de contrôle interne sur le rôle des Nations Unies au Sri Lanka en 2009, Charles Petrie. Photo ONU/Rick Bajornas

Sri Lanka : après la publication d'un rapport, l'ONU s'engage à améliorer sa réponse aux situations de conflit

Les Nations Unies s'engagent à tenir compte d'une enquête interne, qui a conclu à l'échec de l'Organisation à assumer ses responsabilités lors des derniers mois de la guerre civile au Sri Lanka en 2009, afin d'améliorer la manière dont elle mène ses activités au service des populations en détresse, a promis jeudi un haut fonctionnaire des Nations Unies.

Publié hier, le rapport du groupe dit « de contrôle interne » souligne en effet que l'ONU n'a pas su, en dépit d'alertes précoces, répondre de manière adéquate à la détresse des populations au Sri Lanka dans les phases finales du conflit et immédiatement après, « au détriment de centaines de milliers de civils et en contradiction avec les principes et responsabilités des Nations Unies. »

En 2009, les forces gouvernementales sri-lankaises ont déclaré la victoire sur les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE) après un conflit de plus de 25 ans qui a fait des milliers de victimes.

Établi par le Secrétaire général Ban Ki-moon, le groupe s'est attaché dans son rapport à évaluer le rôle joué par le Secrétariat, les organismes et programmes de l'équipe de pays des Nations Unies et les membres du Conseil de sécurité et du Conseil des droits de l'homme lors des derniers mois du conflit.

Au moment de rendre le rapport public hier, M. Ban a exprimé sa détermination à faire en sorte que les Nations Unies tirent les leçons qui s'imposent à la lecture de ses conclusions afin de mieux s'acquitter de son mandat, en particulier auprès des populations civiles piégées dans des conflits.

Lors d'une conférence de presse donnée aujourd'hui au Siège des Nations Unies à New York, la Chef de cabinet du Secrétaire général, Susana Malcorra, a relayé cette détermination, ajoutant qu'il s'agissait d'un moment de « profond questionnement » pour l'Organisation.

« Nous sommes absolument guidés par la décision du Secrétaire général d'examiner de près les recommandations faites par le groupe et de veiller à les mettre en œuvre pour renforcer le système dans son ensemble », a-t-elle assuré.

« Le rapport souligne les domaines d'amélioration possible pour le système onusien et explique comment l'aider à mieux s'acquitter de son mandat à l'avenir », a-t-elle ajouté, relevant que l'Organisation était en train de mettre en place une équipe de haut niveau chargée d'examiner les recommandations et de la conseiller sur la marche à suivre.

Fruit d'un travail de huit mois, le rapport du groupe de contrôle interne, présidé par le Sous-Secrétaire général, Charles Petrie – qui participait également à cette conférence de presse –, a été rendu public dans la foulée de recommandations faites par un premier groupe d'experts que Ban Ki-moon avait mis sur pied en 2010 pour l'aider à promouvoir la responsabilité dans le cadre du conflit.

Les membres de ce groupe initial avaient soulevé nombre de questions importantes, y compris celle concernant la réponse des Nations Unies à la situation « terrible » des civils dans le nord du Sri Lanka.

Le rapport d'aujourd'hui est un document « très douloureux à lire », a reconnu M. Petrie aux journalistes, faisant référence à ses conclusions. Selon lui toutefois, le fait que les Nations Unies aient décidé de se conformer à ses recommandations est un signe positif pour l'avenir de l'Organisation.

«La décision du Secrétaire général de rendre public ce rapport témoigne de son ferme engagement en faveur de la transparence et la responsabilité», a également plaidé Mme Mallorca.

La Chef de Cabinet a précisé que ce rapport contenait tous les éléments d'information à disposition des Nations Unies, à l'exception de ceux qui sont strictement confidentiels ou ceux qui mettraient en danger l'Organisation et ses employés. «C'est une manière responsable d'être transparent», a-t-elle précisé.

« L'échec des Nations Unies à répondre de manière appropriée à des évènements comme ceux du Sri Lanka ne devrait jamais se reproduire. Lorsqu'elle est confrontée à de telle situations, l'ONU doit appliquer les standards les élevés pour s'acquitter de ses obligations en termes de protection et de responsabilités humanitaires », stipule le rapport.