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Redoublons d'efforts pour prévenir les conflits provoqués par les ressources naturelles, encourage Ban

Un oléoduc du gisement de pétrole de Foluge, au Soudan du Sud. ONU Vidéo
Un oléoduc du gisement de pétrole de Foluge, au Soudan du Sud. ONU Vidéo

Redoublons d'efforts pour prévenir les conflits provoqués par les ressources naturelles, encourage Ban

«Nul pays touché par un conflit n'a encore atteint un seul Objectif du Millénaire pour le développement», a affirmé lundi le Secrétaire général de l'ONU dans un message adressé à l'occasion de la Journée internationale pour la prévention de l'exploitation de l'environnement en temps de guerre et de conflit armé.

« Nul pays touché par un conflit n'a encore atteint un seul Objectif du Millénaire pour le développement », a affirmé lundi le Secrétaire général Ban Ki-moon dans un message adressé à l'occasion de la Journée internationale pour la prévention de l'exploitation de l'environnement en temps de guerre et de conflit armé.

Observée chaque année le 6 novembre, cette Journée est destinée à rappeler que l'environnement est souvent la « victime silencieuse » des conflits armés, alors que les pertes humaines et matérielles sont toujours comptabilisées.

« En cette Journée internationale, réaffirmons notre volonté de gérer et préserver durablement les ressources naturelles vitales, en temps de guerre comme en temps de paix. Redoublons d'efforts pour prévenir les conflits provoqués par les ressources naturelles et en maximiser les avantages afin de maintenir et de consolider la paix. Les ressources ne doivent plus se révéler une malédiction qui compromette la sécurité des États fragiles et touchés par un conflit et sape les fondements d'un développement durable. »

« Si nous regardons au-delà de l'échéance de 2015 pour la réalisation des Objectifs, nous ne pouvons que reconnaître que la paix et la sécurité constituent la «quatrième dimension» essentielle au développement durable », a ajouté M. Ban, rappelant que la guerre et les conflits armés défont le tissu du développement durable, accroissent la pauvreté, réduisent toute possibilité et sapent les droits fondamentaux de l'être humain.

« Il nous faut également reconnaître », a-t-il poursuivi, « que la paix durable et le développement après un conflit passent par la protection de l'environnement et une bonne gouvernance des ressources naturelles » Il ne saurait y avoir de paix si la base de ressources dont les individus dépendent pour leur subsistance et dont ils tirent leurs revenus est mise à mal ou détruite, ou si elle est illégalement exploitée pour financer ou provoquer un conflit.

Dans le seul but de prendre un avantage militaire, il arrive que l'eau des puits soit polluée, des récoltes brulées, des forêts abattues, la terre empoisonnée ou des animaux tués. Depuis 1990, au moins 18 conflits violents se sont nourris de l'exploitation de ressources naturelles telles que le bois, les minéraux, le pétrole et le gaz, précise le Secrétaire général dans son message.

Il a également été constaté que les conflits impliquant des ressources naturelles avaient deux fois plus de chances de se reproduire. Pour l'ONU, il est donc particulièrement important que la protection de l'environnement fasse partie intégrante des stratégies de prévention des conflits et de maintien et de consolidation de la paix, car il ne peut pas y avoir de paix durable si les ressources naturelles et les écosystèmes dont dépendent les populations sont détruits.

Dans son message, le Secrétaire général prévient qu'en Afghanistan, « certains craignent que des gisements minéraux récemment mis au jour – d'une valeur estimative de 1.000 milliards de dollars– ne perpétuent le conflit civil. Dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), de riches réserves d'étain, de tantale, de tungstène et d'or, qui pourraient servir à élever le niveau de vie de millions de personnes, sont détournées pour financer des groupes armés et prolonger la violence ».

Enfin, dans toute l'Afrique, des populations d'éléphants sont décimées pour alimenter le commerce illégal de l'ivoire à l'échelle mondiale, ce qui, à son tour, sert à financer des mouvements de rebelles, des réseaux criminels et d'autres agents déstabilisateurs.

À ce jour, a relevé M. Ban, six missions de maintien de la paix des Nations Unies ont été chargées d'aider le pays hôte à reprendre le contrôle de sa base de ressources et à mettre fin aux activités d'extraction illicites menées par des groupes armés.

Toutefois, a-t-il plaidé, « il nous faut réfléchir davantage, à l'échelle internationale, au rôle que joue la gestion des ressources naturelles dans la prévention des conflits et le maintien et la consolidation de la paix », avant d'insister sur la nécessité de redoubler d'efforts pour prévenir les conflits provoqués par les ressources naturelles.