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Plus qu'un problème, le PNUE voit dans la gestion des déchets une solution de développement durable

Des travailleurs sur un site de tri de déchets au Ghana. Photo PNUE/K. Loeffelbein
Des travailleurs sur un site de tri de déchets au Ghana. Photo PNUE/K. Loeffelbein

Plus qu'un problème, le PNUE voit dans la gestion des déchets une solution de développement durable

Dans un monde en pleine expansion démographique, la gestion des déchets devient un enjeu de plus en plus crucial de la promotion d'un environnement durable, ont conclu les participants à une conférence des Nations Unies qui vient de s'achever à Osaka, au Japon.

Organisé par le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), le Partenariat mondial sur la gestion des déchets a réuni pendant deux jours des experts venus du monde entier pour répondre aux problèmes en cours liés à la gestion des déchets et réfléchir à des solutions à la fois économiques et respectueuses de l'environnement au travers de la coopération mutuelle.

« Les besoins humains fondamentaux, tels que l'eau potable, l'oxygène et l'alimentation saine, sont remis en question par les pratiques actuelles de traitement des déchets, avec de graves conséquences pour la santé publique », souligne un communiqué de presse du PNUE, qui précise que cette tendance facilite la propagation de maladies, ainsi que la contamination de l'atmosphère, de l'eau et des sols.

Le Programme relève également que les déchets municipaux font porter un fardeau très lourd aux communautés du monde entier. Il s'appuie pour cela sur des statistiques de la Banque mondiale, qui estime que la quantité de ces déchets passera de 1,3 milliard de tonnes en 2012 à 2,2 milliards en 2025.

En outre, alors que les classes moyennes, tout pays confondus, devraient compter 4,9 milliards de personnes en 2030, contre deux milliards aujourd'hui, il faut s'attendre à une hausse spectaculaire de la consommation de biens et de marchandises, ce qui signifie des systèmes publics de gestion des déchets au maximum de leurs capacités sur fond d'urbanisation galopante.

Le PNUE reconnaît que la gestion des déchets est « l'un des services publics les plus complexes et les plus coûteux » et l'un des postes budgétaires les plus conséquents des municipalités.

Toutefois, selon Matthew Grubb, le Directeur du Centre international d'écotechnologie du PNUE, en dépit de la menace à la santé publique que fait peser la crise potentielle que pourrait connaître la gestion des déchets, celle-ci peut constituer une opportunité : celle de fournir « un modèle pour faire reverdir l'économie ».

Si elle est menée de manière appropriée, la gestion des déchets pourrait avoir un potentiel immense pour transformer les problèmes en solutions et ouvrir la voie à un développement durable au travers de la réappropriation et de la réutilisation de ressources précieuses. Mais aussi par l'entremise de la création de nouvelles entreprises et donc d'emplois, notamment dans le secteur informel, la réduction des émissions de gaz à effet de serre ou encore la conversion des déchets en sources énergétiques, a-t-il précisé lors de la Conférence.

Un rapport de 2010 du PNUE révélait qu'en Europe du Nord, le recyclage d'une tonne de papier ou d'aluminium sauvait plus de 600 kilos et de 10 tonnes de dioxyde de carbone, respectivement. Un autre rapport, daté de 2009, indiquait qu'il y avait 65 fois plus d'or dans une tonne de téléphones mobiles usagés que dans une tonne de minerai.

« Pour les entrepreneurs, la leçon à tirer est simple : les déchets comptent », conclut le PNUE.