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Protéger les droits de l'homme en temps de conflit est un défi considérable, affirme Navi Pillay

La Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Navi Pillay. ONU Photo/Rick Bajornas
La Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Navi Pillay. ONU Photo/Rick Bajornas

Protéger les droits de l'homme en temps de conflit est un défi considérable, affirme Navi Pillay

Protéger les droits de l'homme pendant les périodes de conflit est l'un des plus défis les plus considérables auxquels la communauté internationale fait face aujourd'hui, comme l'illustrent les cas du Mali et de la Syrie, a déclaré mercredi la Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme.

« Ces violences interminables sont un rappel immédiat que la prévention des conflits et la protection des droits de l'homme en période de conflit demeurent l'un des défis les plus intimidants qui se posent à la communauté internationale », a déclaré Navi Pillay lors d'une réunion de la Troisième Commission de l'Assemblée générale, chargée des questions sociales, humanitaires et humanitaires.

Venue présenter le rapport annuel du Haut Commissariat, elle a estimé que le mépris absolu affiché pour les droits de l'homme, le droit international humanitaire ou la vie humaine en général était un « anachronisme » qui ne saurait être toléré, l'ONU devant se battre pour faire prévaloir l'état de droit et la protection des droits de l'homme.

Mme Pillay a tout particulièrement insisté pour que cesse l'effusion de sang en Syrie et que soit trouvée, d'urgence, une solution pour mettre fin aux pertes de vies massives et aux violations répétées des droits de l'homme parmi la population civile.

Selon les estimations de l'ONU, plus de 20.000 personnes, principalement des civils, ont trouvé la mort en Syrie depuis le début du soulèvement contre le régime du Président Bachar Al-Assad l'an dernier. L'ONU estime à 2,5 millions le nombre de nécessiteux, dont 340.000 réfugiés dans les pays voisins.

Plus généralement, la période couverte par le rapport du Haut Commissariat, d'août 2011 à juillet 2012, a été marquée par une série d'événements qui ont mis à rude épreuve la capacité et la volonté de la communauté internationale à prévenir les catastrophes humanitaires et les violations massives des droits de l'homme, comme à y répondre d'urgence.

En effet, outre la crise en Syrie, la Haut Commissaire a relevé des transitions politiques, économiques et sociales difficiles ; la situation au Sahel et dans la corne de l'Afrique ; de même que la persistance de la crise financière et économique mondiale : autant de phénomènes qui auraient pu être moins dramatiques « si la protection des populations avait prévalu sur les considérations d'ordre politique ». Elle a souligné qu'à chaque occasion elle avait demandé à l'Assemblée général de faire primer l'être humain sur toute autre considération.

Mais la protection des droits de l'homme est devenue difficile dans un contexte où la criminalité organisée, le terrorisme, la prolifération des armes de destruction massive et le pillage des ressources naturelles sont devenus monnaie courante, a expliqué Mme Pillay.

Parmi les évolutions encourageantes, elle a déclaré qu'au des trois dernières années, elle s'était employée, sans relâche, à promouvoir le respect des normes internationales en matière de droits de l'homme, y compris dans des contextes de crise et de transition ainsi que de la consolidation des sociétés démocratiques.

Parallèlement, le Haut Commissariat dispose désormais d'une présence dans 58 pays, tandis que des conseillers en droits de l'homme travaillent en étroite coopération avec les gouvernements.

En outre, en mai 2012, le Haut Commissariat et le Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie (UNPOS) ont signé avec le gouvernement fédéral de transition somalien un mémorandum d'accord sur la coopération technique dans le domaine des droits de l'homme, un autre mémorandum du même ordre ayant également été signé avec le gouvernement saoudien.

Alertant à nouveau l'Assemblée générale sur les contraintes financières auxquelles le HCH est confronté, Navi Pillay a déclaré que faute de ressources suffisantes, son Bureau serait obligé de « faire moins avec moins », alors que le Haut-Commissariat s'apprête à célébrer, en 2013, son vingtième anniversaire.