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L'ONU appelle à redoubler les efforts pour éradiquer la poliomyélite

Une fillette afghane est vaccinée contre la poliomyélite dans la ville d'Herat, le 15 octobre 2012.
MANUA/Fraidoon Poya
Une fillette afghane est vaccinée contre la poliomyélite dans la ville d'Herat, le 15 octobre 2012.

L'ONU appelle à redoubler les efforts pour éradiquer la poliomyélite

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé mardi à un renforcement des efforts pour booster la campagne mondiale contre la poliomyélite, en soulignant que les moyens nécessaires pour freiner la maladie sont à portée de main, mais qu'une volonté politique renforcée était nécessaire pour réaliser cet objectif.

« Nous disposons de tous les outils nécessaires pour éradiquer cette maladie, il s'agit donc maintenant de volonté politique et sociale pour assurer que les plans d'urgence soient pleinement mis en œuvre et financés », a déclaré le porte-parole de l'Initiative mondiale de l'éradication de la poliomyélite de l'OMS, Olivier Rosenbauer, à l'occasion de la Journée mondiale contre la poliomyélite - la première depuis que l'Inde a été retirée de la liste des pays où la transmission du poliovirus sauvage reste active.

La poliomyélite est une maladie très contagieuse provoquée par un virus qui envahit le système nerveux et peut entraîner une paralysie totale en quelques heures. Il pénètre dans l'organisme par la bouche et se multiplie dans les intestins. La fièvre, l'asthénie, les céphalées, les vomissements, la raideur de la nuque et les douleurs dans les membres en sont les premiers symptômes. Une paralysie irréversible (des jambes en général) survient dans un cas sur 200. Entre 5 et 10 % des malades paralysés décèdent lorsque leurs muscles respiratoires cessent de fonctionner.

Le nombre des cas a baissé de plus de 99 % depuis 1988, passant de 350.000 selon les estimations dans plus de 125 pays à 650 cas notifiés en 2011. En 2012, l'endémie persiste dans certaines régions de trois pays seulement, le Nigéria, l'Afghanistan et le Pakistan, soit la plus faible extension géographique jamais enregistrée dans l'histoire, et le nombre des cas d'infections à poliovirus sauvage de type 3 est le plus bas jamais observé.

« Nous constatons régulièrement l'impact dévastateur du virus lorsque celui-ci est introduit dans des zones libérées de la maladie », a expliqué M. Rosenbauer. « Si l'on n'arrive pas à mettre fin à la poliomyélite dans ces dernières régions, le nombre des nouveaux cas dans le monde pourrait revenir à 200.000 par an d'ici 10 ans ».

De son côté, le Directeur général du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) Anthony Lake a indiqué que la Journée mondiale contre la poliomyélite était l'occasion de célébrer les succès récents mais aussi de rappeler tout le travail qu'il à faire pour éradiquer la maladie.

« Il y a de quoi se féliciter. Moins d'enfants souffrent des effets désastreux de cette terrible maladie. Nous apercevons devant nous la ligne d'arrivée : l'éradication de la poliomyélite. Mais nous ne devons pas oublier que, comme dans toute les courses de longue haleine, le dernier kilomètre est le plus pénible à parcourir », a souligné M. Lake.